La campagne n’a pas encore été officiellement lancée que déjà les propos les plus violents et les rassemblements les plus ambitieux ont démarré. Les élections locales de novembre 2013 s’annoncent donc rudes à travers le pays et notamment à Mouila où les partis politiques de tous bords sont représentés. L’Adere, le PSD et le PDG ont annoncé la couleur.
Confirmant sa candidature lors de son passage dans la capitale molviloise, le 19 septembre dernier, Pierre-Claver Maganga Moussavou, leader du Parti social démocrate (PSD), par ailleurs membre de l’Union des forces de l’alternance (UFA), un regroupement de partis se réclamant de l’Opposition, avait tenu à effacer le doute dans l’esprit de ses partisans et sympathisants quant à sa position par rapport aux prochaines élections locales. Comme à son habitude et dans un style qui lui est propre, l’homme avait décoché quelques flèches à l’endroit de ses principaux adversaires politiques montrant des velléités pour les joutes électorales en préparation. Maganga Moussavou s’en était alors pris aux transferts d’électeurs de Libreville vers les centres d’enrôlement de sa province d’origine. «Attention ! Les bœufs votants pourraient être plus nombreux que les résidents», avait-il lancé. Ce qui avait été repris par Ben Moubamba de l’Union du peuple gabonais (UPG), une autre figure de l’Opposition à Mouila. Malgré tout, le leader du PSD s’est dit confiant et sûr de sa victoire face aux différents partis en place dans sa ville.
Une chose que Dieudonné Pambo, président de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) a violemment rejetée, estimant sa côte bien au-dessus de tous les autres adversaires qui veulent lui ravir la victoire au soir du 23 novembre prochain. Pour le leader de l’Adere, tout y passe : des critiques sur l’agissement de tous les partis présents dans la Ngounié et notamment sur Mouila fusent. C’est à la formation politique la plus irréprochable que devrait revenir la victoire. Pour ce faire, Dieudonné Pambo accuse et balance tout ce qu’il peut sur ses propres alliés. En effet, ainsi que le rapporte le journal L’évènement du lundi 23 septembre 2013 (n°75), le président de l’Adere, lors de sa récente visite à Mouila, aurait fustigé le comportement du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), l’accusant de fausser le jeu à l’avance. «Battez-vous. Soyez sûrs de nos bases. Mouila est une place emblématique de notre parti», avait-il lancé pour galvaniser les troupes.
Pourtant de leur côté, les cadres du PDG, accusés par tous, ont dit leur intention de ne pas se laisser malmener lors de ces élections, d’autant plus qu’ils détiennent les «clés du succès», à en croire certaines indiscrétions. En effet, à l’heure où les esprits s’échauffent et où chaque formation politique met en œuvre ses stratégies, le PDG ne compte pas jouer en qualité d’arbitre ou d’outsider. Ses intérêts sont trop grands, diront certains. Que dire alors de l’UPG qui semble dans les nuages depuis quelques temps, malgré des signes d’apaisement entre ses différents membres ? Rien, si ce n’est que le parti aura bien du mal à s’imposer dans cette nouvelle bataille. Mais rien n’est encore joué, dira-t-on.