Nouvel épisode dans le feuilleton de l’espionnage américain. On sait depuis le mercredi 23 octobre que le téléphone portable d’Angela Merkel a probablement été espionné par les Etats-Unis. On sait désormais depuis quand: selon le site de l’hebdomadaire Der Spiegel, le numéro de téléphone portable de la chancelière figure depuis 2002 sur les listes d’écoutes de la NSA.

A l’époque, Angela Merkel n’était même pas encore chancelière. Elle ne l’est devenue que trois ans plus tard, en 2005.

Selon le Spiegel, l’ambassade américaine à Berlin abrite un système d’espionnage qui permet, en plus du portable de la chancelière, de surveiller le « Regierungsviertel », ce quartier de Berlin qui abrite l’ensemble des bâtiments du gouvernement. Une autre antenne d’espionnage américaine en Allemagne serait basée à Francfort-sur-le-Main.

Obama s’excuse et assure n’avoir rien su

L’administration Obama n’aurait pas démenti les informations du Spiegel sur l’espionnage d’Angela Merkel. Susan Rice, la conseillère en sécurité de Barack Obama, aurait expliqué au conseiller aux affaires étrangères d’Angela Merkel que, contrairement au présent et au futur, elle ne pouvait rien exclure sur ce qui a eu lieu dans le passé. Quant à Barack Obama, il aurait assuré Angela Merkel de son ignorance de telles pratiques – auquel cas il les aurait immédiatement stoppées. Le président américain se serait même excusé auprès de la chancelière.

Devra-t-il s’excuser auprès d’autres dirigeants? Selon des documents datant de 2010, obtenus par le Spiegel, ce genre de système d’espionnage américain existait dans 19 autres villes européennes. Parmi elles, Paris, Rome, Madrid, Prague ou encore Genève.

Quant à Angela Merkel, elle a demandé jeudi que Washington établisse un accord de « non espionnage » ou code de bonne conduite avec Berlin et Paris d’ici la fin de l’année, soulignant qu’elle voulait des actes concrets de la part du président Barack Obama, et pas seulement des excuses.