Mais qui en veut autant aux élus et hommes politiques Gabonais ? La question pourrait surprendre, alors même que le taux d’agressions relativement en hausse cette année, laisse perplexe quant aux relations entre une certaine frange du peuple et leurs représentants dans les institutions politiques du pays. Des actes de vandalisme aux tentatives d’assassinat perpétrés à leur encontre, les politiques Gabonais sont désormais sur leurs gardes.
De mémoire, on n’avait pas connu pareil taux de violence en l’encontre des hommes et femmes politiques du Gabon. Du simple militant jugé trop actif à un élu du peuple, les personnalités politiques, au Gabon, sont de plus en plus la cible de cambrioleurs, vandales et autres criminels. Pour preuve, depuis le début de l’année 2013, les journaux, chaînes de télévision et radio du pays ne cessent de rapporter les déboires des professionnels ou non de la politique du Gabon.
Il ne passe plus en effet deux mois fermes sans qu’un élu, «bien aimé» du peuple, tous bords politiques confondus, ne soit victime de malfrats, allant jusqu’à mettre sa vie en péril, dans la plupart des cas. Qui pour son appartenance à un parti politique plus ou moins «détesté» qui pour le danger qu’il constitue pour ses adversaires, qui pour les millions de francs dont les agresseurs voudraient bien s’emparer. Et l’on se demande bien, d’ailleurs, comment et pourquoi ces hommes politiques gardent-ils par devers eux les pactoles dont on prend connaissance une fois ravis par les bandits. Ne font-ils pas confiance aux banques, ou est-ce tout simplement de l’argent «volé», subtilisé dans les caisses de l’administration et dont la provenance serait trop difficile à prouver devant les institutions bancaires ? Bref, les politiques Gabonais sont, en tout cas, de moins en moins aimés par une certaine (voire infime) frange de la population.
C’est notamment ce qua découvert à ses dépens, il y a une semaine, le député de Mitzic (Okano, Woleu-Ntem), Nicaise Biyoghe Bi Zuè qui avait été cambriolé et agressé non sans que les malfaiteurs aient tenté de l’enlever. Il en a presque été de même pour l’ancien membre du gouvernement Gisèle Laure Eyang Ntoutoume, pour Gaston Biyoghe, le suppléant de l’actuel ministre déléguée Assegone Obame ; tous issus de Mitzic. D’ailleurs, rapporte-ton, toujours à Mitzic, un élu aurait récemment été empoisonné et l’auteur du crime, un jeune homme nommé Yannick, serait incarcéré à la prison d’Oyem.
Faut-il donc croire que seuls les élus de Mitzic et généralement ceux de la province septentrionale sont concernés par cette vague d’agression ? Non, voyons ! Quelques jours après l’agression du député Biyoghe Bi Zuè, des médias nationaux et étrangers ont rapporté la mort, le jeudi 24 octobre, d’un conseiller municipal de Lambaréné dans le Moyen-Ogooué. Première hypothèse : un empoisonnement. Un de plus dira-t-on. Pourtant, un homme politique, c’est fait pour être «détesté». C’est presqu’une loi «naturelle» en démocratie. Mais détestable jusqu’à l’agression, à la préméditation de crime, c’est aux antipodes des habitudes gabonaises. Pourtant…
Depuis, , selon les appartenances politiques, des tentatives de justification sont faites ici et là. Mais l’on serait tout de même tenté de rejoindre ceux qui estiment que les élections locales à venir y seraient pour beaucoup. En effet, après la malheureuse période des crimes rituels, à l’approche des locales, les malfaiteurs se seraient désormais tournés vers une nouvelle «espèce» de victimes : leurs prétendus commanditaires. Mais au Gabon, pour peu qu’un élu soit victime d’un malencontreux accident, d’un cambriolage (comme tout quidam), des mauvaises langues invoquent déjà une tentative d’assassinat, un fait mystique perpétré par l’un des adversaires en vue de s’accaparer son esprit, si ce n’est juste pour l’intimider. D’André Mba Obame à Ben Moubamba, l’Histoire et ses nombreuses versions sont connues.