Candidat aux municipales dans le 1er arrondissement de Libreville aux côtés de l’opposante Chantal Myboto Gondjout, le porte-parole des étudiants, Firmin Ollo Obiang, a été interpellé le 29 octobre 2013, sous l’impulsion des autorités universitaires qui lui ont intenté un procès pour trouble à l’ordre public. Il devrait être déferré à «Sans-Famille» sous 48 heures.
Pour mémoire, tout au long du mois de septembre dernier, les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) avaient protesté, aussi bien contre des suppressions – jugées arbitraires – de bourses par l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), que contre les modalités sans cesse changeant du système LMD (Licence-Master-Doctorat) dans certaines Facultés à l’instar de la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE). S’en était alors suivi une grève ayant entravé quelques jours durant le bon fonctionnement des activités administratives et estudiantines au sein de l’UOB. Les supposés instigateurs de ce mouvement de grogne avaient donc été traduits en conseil de discipline et l’étudiant Bibang Bi Mvé, avait écopé d’une exclusion définitive. Il était alors présenté comme l’un des principaux fauteurs de troubles.
Par voie de conséquence, cette exclusion avait donné lieu à une l’assemblée générale (AG) qui a également débouché sur des actes de contestation, le 23 septembre. C’est donc du fait de cet geste de solidarité, décidé en AG par les étudiants, que Firmin Ollo Obiang, porte-parole des étudiants, par ailleurs présenté comme l’initiateur de ladite réunion, écope d’un procès, initié par les autorités universitaires, pour trouble à l’ordre public, ainsi que le rapportent des sources concordantes. L’infortuné a été interpellé par les agents de la Direction générale de la Recherche (DGR) au boulevard Triomphal, dans la journée du mardi 29 octobre 2013. Selon des sources judiciaires, il pourrait être déferré à la prison centrale de Libreville dans les 48 heures suivant son arrestation.
Si l’on considère que les torts reprochés à l’étudiant Ollo Obiang apparaissent fondés d’un point de vue légal, des mauvaises langues rapportent désormais que cette arrestation aurait comme une relation avec la question politique.
En effet, l’étudiant dont le nom apparaît en bonne place (3e) sur la liste électorale conduite par le candidat indépendant Chantal Myboto Gondjout, aurait fait un pied de nez au Parti démocratique gabonais (PDG) qui l’aurait sollicité pour les prochaines élections locales en raison de sa célébrité et donc de sa capacité à fédérer le plus de jeunes autour d’une idée. La preuve mérite-t-elle encore d’être donnée ? Les raisons de son arrestation en constituent une.
Firmin Ollo Obiang soutien de Chantal Myboto dans le 1er arrondissement de Libreville serait-il donc perçu comme un risque pour le PDG, représenté dans la circonscription par Annie Chrystel Eugénie Limbourg Iwenga ? Bien d’indiscrets estiment que oui et justifient déjà l’interpellation de l’étudiant par ce seul fait. A chacun de se faire sa raison. Qu’à cela ne tienne, il est fort probable que cette énième intervention des forces de l’ordre dans une affaire liée aux revendications estudiantines découlera sur une nouvelle manifestation des étudiants.