Attendues depuis près d’une semaine déjà, les listes électorales provisoires ont été affichées par le ministère de l’Intérieur dans la nuit du 28 au 29 octobre 2013 dans l’ensemble des mairies d’arrondissement. Elles sont censées permettre aux citoyens en âge de voter de vérifier si les informations sur leurs états civils, recueillies lors de l’enrôlement sont exacts.
Alors qu’elles devaient être consultables le 25 octobre dernier au plus tard si l’on s’en tenait au délai de 30 jours avant l’ouverture du scrutin, fixé par l’article 47 de la loi 7/96, modifiée, relative aux élections politiques, les listes électorales biométriques provisoires ont été affichées avec un retard de cinq jours dans l’ensemble des mairies d’arrondissement de la commune de Libreville et d’Owendo.
C’est en se rendant, le 29 octobre 2013, dans les mairies d’arrondissement pour des raisons personnelles que certains citoyens Gabonais ont pu se rendre compte de l’affichage des listes électorales biométriques provisoires dans ces lieux. Un retard à l’affichage qui a suscité la demande, par des leaders de l’opposition, du report des prochaines joutes électorales.
Grace à l’effet viral du bouche à oreille, ceux qui n’étaient pas au courant ont reçu l’information et ont rallié ces mairies pour aller vérifier l’inscription de leur nom dans le fichier, afin de procéder aux rectifications si besoin il y a. «L’affichage de ces listes électorales provisoires a été rendu possible à la suite des plaintes des partis politiques de l’opposition. Je parie que cela c’est fait dans la précipitation pour éviter de subir les récriminations de la Cour constitutionnelle par rapport au retard et au respect des lois», a estimé un riverain de l’hôtel de ville de Libreville, surpris en pleine conversation.
«Mais attend, tu écouteras les nombreuses plaintes qui seront enregistrées à la suite des erreurs constatées sur l’état-civil des Gabonais, avec les appareils qui buggaient lors de l’enrôlement et les 20 00 doublons dont parlent nos éternels opposants qui ne savent rien proposer», a rétorqué un autre usager de la Mairie de Libreville.
Bien qu’ayant rendu publié les listes électorales biométriques provisoires avec du retard accusé, de quelles marges de manœuvre dispose Jean-François Ndongou, pour permettre à la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) de respecter à son tour les délais qu’elle a prescrit dans son calendrier électoral ? Ndongou pourra-t-il honorer à ses engagements auprès de la Cour constitutionnelle ?