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Mbourounot : «Il sera difficile qu’un gabonais prenne la tête de l’équipe nationale»

foto-mbourouno-3bAncien sélectionneur national des U23 et champion préolympique en décembre 2011 au Maroc, Claude Albert Mbourounot est l’unique entraineur gabonais resté sur la liste des candidats au poste de sélectionneur de l’équipe nationale de football, les panthères du Gabon. Rencontre avec de l’entraineur de Missile FC pour mesurer, avec lui-même, ses chances à être le prochain entraineur du onze national.

Figurant dans le tiercé en course pour le poste de sélectionneur de l’équipe nationale de football du Gabon, Claude Albert Mbourounot (CAM) suscite un certain engouement dans les milieux sportifs. Ce qui a poussé Gabonreview à partir à la rencontre de l’entraineur de Missile FC pour mesurer ses chances à être le prochain entraineur du onze national. Dans cet entretien à cœur ouvert, l’ancien coach de Mbilinga FC minimise ses chances à être porté à la tête de l’équipe nationale, les Panthères du Gabon, du fait, selon lui des pesanteurs qui interviennent à ce stade de décision. CAM assure n’être candidat que pour faire bouger les choses tout en se dressant comme la locomotive des entraineurs locaux.

Gabonreview : Quels mobiles justifient votre candidature au poste de sélectionneur national des Panthères ?

Claude Albert Mbourounot : Le poste de sélectionneur national de l’équipe A est la vitrine du pays et il est un peu à l’image de celui de président de la république. On ne s’amuse pas avec ça. Tous les regards du pays y sont braqués, vu qu’il s’agit quand même d’un domaine qui concerne le rayonnement du pays. Je vois qu’il n’y a pas beaucoup de Gabonais qui exercent dans le coaching à l’échelle internationale et nous ne sommes pas nombreux à briller suffisamment, excepté quelques individualités. J’ai voulu démontrer que les entraineurs Gabonais étaient capables de gérer leur équipe nationale A puisqu’ils l’ont fait avec des catégories inférieures (U17, U20 et U23).

Je sais que le nom Mbourounot ne fait pas vendre et ne raisonne pas dans les oreilles de certaines personnes. Les médias internationaux diront qui suis-je, d’où est-ce je sors, quel sponsor je peux attirer et il y a un certains paramètres que certaines personnes considèrent. Mais je me suis présenté pour qu’on ne dise pas qu’il n’y avait pas de Gabonais capable et qui ont osé. Je sais comment les choses fonctionnent dans cette phase décisive où j’entends pas mal de choses. Mais que voulez-vous que je fasse, c’est le pays. Tout ce que vous voyez est fait pour divertir l’opinion car le vrai choix se prépare ailleurs.

Notez qu’il a fallu attendre plusieurs années pour qu’on enregistre un entraineur français à la tête de l’équipe de France. S’étaient les tchèques et les autres nationalités qui avaient pignon sur rue dans le football français avant que les dirigeants comprennent qu’il était temps de faire avec les nationaux. Pourquoi nous, Gabonais, n’en feront pas autant ? Je sais qu’il sera difficile qu’un Gabonais prenne la tête de l’équipe nationale. Nous ne sommes pas encore prêts dans nos têtes. Je comprends que le football gabonais est encore embryonnaire, même le championnat dont on parle aujourd’hui ne sera pas professionnel demain à cause des Hommes qui ne sont pas prêts mentalement.

Que voulez-dire exactement ?

Je veux dire que la Linaf [Ligue nationale de football – ndlr] n’est pas professionnelle sur le plan administratif, tactique et technique. Ce qui a été mis en place pousse les gens à devenir professionnels. Beaucoup ne sont pas encore prêts à perdre leurs acquis.

Mais François Zahoui ou Stéphane Keshi drainent quels sponsors pour être à la tête des équipes ivoiriennes et nigérianes ? Pourquoi pas un Mbourounot avec les Panthères ?

On en reparlera et vous risquerez de me donner raison lors de la délibération. Ce sont des lobbies qui décident à ce niveau de responsabilité. Savez-vous que c’est Dieu qui nous a donné le trophée préolympique au Maroc parce que des lobbies ne pariaient pas pour le Gabon face au palmarès du Maroc, de l’Egypte et du Sénégal ? A niveau du football, ce n’est plus le jeu sur le terrain qui parle mais autre chose.

Le retard accusé dans le démarrage du championnat aurait-il des incidences chez les joueurs ?

Je réponds à cette question en tant que technicien du football ayant une certaine expérience. Evidemment, le retard que nous observons dans le démarrage tardif du championnat aura des conséquences dans notre football. Car l’année 2014 est particulière en ce sens que c’est durant cette année que se jouera la Coupe du monde au Brésil et donc toutes les compétitions doivent fixées leurs calendriers jusqu’au mois de mai au plus tard. Nous allons perdre l’intensité réalisée la saison écoulée pour avoir eu quatre mois de congés. Le travail effectué l’année écoulée par les entraineurs sera dans l’eau et il nous faut tout refaire pour réveiller les automatismes.

Comment pouvez-vous affronter, au niveau international, des joueurs qui ont déjà enregistré plus de quarante matchs de compétition dans les jambes. Cela pose un petit problème d’organisation. Je vois que nous nous dirigeons vers un rythme assez élevé pour tenter rattraper le retard. Nous allons vivre des matchs tous les mercredis, vendredis, samedis et dimanches avec des joueurs qui ne respectent pas l’hygiène de vie et ils ne pourront pas donner grand-chose dans des compétitions africaines. Je pense qu’on doit respecter le plan physiologique des joueurs.

L’idéal est de s’arrimer au calendrier international. Tous les clubs attendent le décaissement des fonds par la Linaf, comme si on ne peut pas jouer le championnat sans les fonds de l’Etat. Car, après tout, les clubs sont des entreprises privées qui doivent vivre d’abord de leurs moyens. L’Etat ne vient qu’en appui. Il est évident que le championnat ne se joue plus demain si le gouvernement ferme les vannes.

Comment faire pour la prochaine élection du président de la Fegafoot se passe sans heurts ?

Tout dépend de ce qu’on recherche. Soit c’est le football, soit ce sont d’autres intérêts derrière la tête. L’idéal est que toutes les parties trouvent un consensus.

Que vous inspire le retour au bercail de Didier Ovono, entre autres ?

J’ai salué ce retour à défaut de continuer à rester au chômage sans club. Revenir à la maison permet de se relancer et de voir dans quelle mesure on peut rebondir vers le haut niveau.

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