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Affaire Karen Phillips : Jimmy Ondo de nouveau interpellé

jimmy-ondo-1L’assassinat de l’Américaine Karen Phillips à Oyem semblait être une affaire classée. C’était méconnaître la détermination des enquêteurs américains dont la descente, il y a quelques mois, sur le théâtre du crime avait permis d’obtenir plus d’informations. Conséquence : la tenue imminente d’un procès grâce à la mise aux arrêts de Jimmy Ondo et Jean-Clément Mintsa, il y a une semaine.

L’affaire semblait avoir été classée, aussi bien par les autorités judiciaires gabonaises que par les agents américains chargés de l’enquête. Pourtant, depuis quelques jours, l’affaire Karen Phillips, du nom de l’américaine de 37 ans assassinée dans la nuit du 16 au 17 décembre 1998 à Oyem, vient de refaire surface. Et cette fois avec la mise en détention provisoire de deux principaux suspects. En effet, selon des sources concordantes, Jimmy Ondo et Jean-Clément Mintsa, deux des présumés assassins de la volontaire du Peace Corps, ont été arrêtés durant le premier week-end du mois en cours. Pourtant, à l’issue des précédentes enquêtes, ces hommes, par manque de preuves pouvant les confondre, avaient bénéficié de la relaxe.

Mais depuis quelques jours, les responsabilités de Jimmy Ondo et Jean-Clément Mintsa dans la macabre affaire semblent avoir été établies par les agents des services de renseignements américains. En effet, après leur descente à Adzougou, un quartier du 2è arrondissement d’Oyem dans le Woleu-Ntem, le Bureau fédéral d’investigation (FBI) et l’Agence centrale de renseignement (CIA), avec l’aide de la Police judiciaire gabonaise (PJ), auraient trouvé de sérieuses pistes. L’on rapporte à cet effet qu’avec la réouverture du dossier, un procès imminent serait en passe d’être organisé par la partie gabonaise, et les personnes à nouveau inculpées encourent de lourdes peines. Soit la perpétuité contre Jimmy Ondo et une dizaine d’années pour Jean-Clément Mintsa. Pourtant, l’on se souviendra que les mêmes suspects avaient trop vite été blanchis le 22 juin 2000.

La seule personne qui jusqu’alors avait été mise en cause puis incarcérée pour l’assassinat de la jeune volontaire américaine, était Thierry Ntoutoume Nzuè qui, par ailleurs avait avoué avoir assené plusieurs coups de couteau à l’infortunée. Ainsi, arrêtés puis vraisemblablement transférés à la Libreville suite à une ordonnance de prise de corps de la Cour d’appel judiciaire de Libreville, les deux hommes devraient répondre aux accusations qui pèsent contre eux.

L’affaire qui a enregistré un bon nombre de rebondissements avec des procès aussi bâclés que spectaculaires, des tests ADN qui disparaissent, des avocats arrogants, a surtout défrayé la chronique au Gabon pour avoir comme principal suspect, un ami d’adolescence du président Ali Bongo : le musicien Jimmy Hubert Ondo. Ancienne rock star gabonaise, caricature de James Brown rebaptisé du prénom de Jimi Hendrix, le suspect a marqué les esprits à la fin des années 70 en sortant quelques disques et en donnant quelques concerts à Libreville avec Ali Bongo, alors adolescent. Petit frère de l’ancien diplomate et ancien ministre d’Omar Bongo, Bonjean Ondo, Jimmy avait vécu en Allemagne, en Israël, au Danemark et a étudié à l’école internationale de New York pendant quatre ans. Il prétend avoir été le petit ami de Donna Summer quand elle a enregistré «Love to Love You, Baby». Il aura en tout cas marqué une génération de Gabonais qui se trouve bien souvent déçue, Jimmy Ondo ayant déjà été accusé, en 1983, d’avoir tué son beau-frère, de nationalité française. Affaire à suivre.

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