Alors qu’on la positionne au deuxième rang parmi la dizaine d’établissements bancaires en activité au Gabon, la Bicig souhaite désormais mettre en œuvre de nouvelles stratégies en vue de se hisser au top des banques sur le territoire national. Un objectif qui, 40 ans après sa création, est désormais primordial selon ses responsables.
Comment faire de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (Bicig) le leader des établissements bancaires en activité sur le territoire national ? Telle est en substance la question qui taraude l’esprit des dirigeants de la première banque nationale, ces derniers temps…. quarante années après sa création.
En effet, à sa création en 1973, la Bicig affichait un ensemble d’ambitions, se donnant le défi d’être l’institution bancaire sur laquelle et par le biais de laquelle le développement du Gabon, via des entreprises de vocations diverses, pouvait s’opérer.
De ce fait, ayant occupé de nombreuses années durant une place de choix sur le plan national grâce à la diversification de ses prestations, la Bicig a dû revoir à la hausse son capital. Selon ses dirigeants, celui-ci serait ainsi passé de 500 millions de francs CFA à ses débuts, à un peu plus de 18 milliards de francs CFA à ce jour. Ceci, grâce à une croissance du nombre de clients et de la confiance de plusieurs entreprises en activité sur le territoire national.
Mais, de nombreuses années après son règne incontesté, la Banque a, semble-t-il, dormi sur ses lauriers avant d’être surprise par l’arrivée sur le marché d’une forte concurrence qui a profondément transformé la configuration du secteur bancaire gabonais. De nouvelles banques sont en effet apparues entre temps, à l’instar du groupe BGFI qui fait partie des 100 meilleures banques du continent (avec BGFI Gabon, 3è dans la sous-région), Orabank, Ecobank, etc. De nouveaux établissements qui ont considérablement grignoté le fromage que la Bicig avait presque seul à un certain moment.
Aussi, dans le but de reprendre la main, le directeur général de la Bicig, Claude Ayo Barro Iguenda, a récemment annoncé le renforcement de son dispositif d’exploitation «Entreprises» sur le plan humain, ainsi que l’amélioration des différentes structures d’accueil de la Banque à travers la capitale et ses environs.
De nouvelles stratégies de conquête du marché vont donc être mises en œuvre par cette banque détenue à 53,33% par le Gabon (26,35% pour l’Etat et 26,98% pour des privés), et à 46,67% par le groupe international BNP Paribas. Craignant, à l’horizon, une éventuelle diminution du nombre de ses clients face à la vision expansionniste des groupes comme Attijari Wafa Bank qui a racheté, il y a quelques années l’Union gabonaise des banques (UGB), la Bicig, 40 ans après, craint de plus en plus d’être largué.
«Dans le domaine de la banque de détail, nous avons élargi notre portefeuille des produits et services, ainsi que notre réseau d’agences dans Libreville [Louis, Nzeng-Ayong, Okala et Owendo- ndlr], et nos équipes déploient des actions commerciales de masse», a confié Claude Ayo Barro Iguenda. La banque a, effectivement, engagé ces dernières années de nombreuses actions : une nouvelle politique de proximité avec ses clients (2009) ; une implication dans le domaine de la lutte contre le paludisme en partenariat avec le Programme national de lutte contre le paludisme (2010) et une implication dans le domaine culturel (expositions, concours des Arts et des Lettres).
Par ailleurs, les responsables de la Bicig évoquent la volonté de leur boîte à suivre l’évolution du monde en s’adaptant aux nouvelles technologies (mobile banking) tout en signant des partenariats avec des commerçants afin de rendre leurs différents services accessibles aux clients situés dans les localités exclues du champ d’implantation de la Banque (mise en œuvre d’un système de retrait d’espèce via un TPE). Dans les deux prochaines années, la Bicig parviendra-t-elle a atteindre son objectif et à retrouver sa place de leader national ?