La Banque africaine de développement (BAD), a lancé une consultation sur Internet relative à sa nouvelle stratégie de gouvernance pour 2014-2018 destinées à recueillir les commentaires de toutes les parties prenantes sur leurs attentes liées aux prochaines interventions de la Banque en matière de gouvernance.
« La vision de la BAD est celle d’une Afrique administrée par des gouvernements transparents, responsables et compétents, dotée d’institutions fortes capables de stimuler une croissance inclusive et durable », a déclaré, en lançant la consultation sur Internet, Lobé Ndoumbe, directeur de la Gouvernance et des réformes économiques et financières.
La nouvelle stratégie de gouvernance du Groupe de la Banque africaine de développement se fonde sur la stratégie de l’institution pour la période 2013-2022, « Au centre de la transformation de l’Afrique », dans laquelle la gouvernance et la responsabilisation figurent parmi les priorités fondamentales, intégrées dans toutes les opérations de la Banque.
À travers sa consultation sur Internet, la BAD vise à informer toutes les parties prenantes sur son cadre stratégique de gouvernance proposé pour la période 2014-2018 et à recueillir leur vision de ce que devraient être ses futures interventions en matière de gouvernance.
« Nous sommes soucieux de savoir, à travers les avis exprimés en ligne, si notre ‘‘Cadre stratégique et plan d’action pour la gouvernance 2014-2018 (GAP II)’’ identifie les principaux défis de gouvernance auxquels l’Afrique est confrontée. Il nous importe également de savoir si les trois piliers stratégiques que nous proposons et les activités opérationnelles y afférentes suffiront pour relever ces défis », a déclaré Patricia Laverley, chef de projet GAP II.
En outre, le Groupe de la BAD encourage les acteurs concernés à suggérer comment le GAP II pourrait mieux compléter et consolider le travail sur la gouvernance mené par d’autres partenaires de développement en Afrique, de manière à renforcer les synergies dans la mobilisation de ressources supplémentaires pour le développement du continent.
Le « Cadre stratégique et plan d’action pour la gouvernance 2014-2018 » (GAP II) de la BAD s’articule autour de trois objectifs. Il vise à renforcer la capacité des États à assurer une utilisation transparente et responsable des ressources publiques et la capacité des citoyens à demander des comptes à leurs gouvernements. Il entend aussi améliorer les résultats dans les secteurs économiques et donner aux citoyens plus de moyens pour assurer le suivi de ces résultats. Il vise également à promouvoir un environnement des affaires qui favorise la transformation économique de l’Afrique, la création d’emplois et l’intégration financière. La lutte contre la corruption aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé prévaudra dans toutes les opérations de la BAD.
Le travail de la BAD en matière de gouvernance consolidera les acquis des « Orientations stratégiques et plan d’action pour la gouvernance 2008-2012 » (GAP I). Le GAP II permettra d’approfondir le soutien de la BAD à la gestion des finances publiques et de l’environnement des affaires. Il permettra également d’augmenter son appui à la gouvernance de secteurs clés tels que la gestion des ressources naturelles et des infrastructures. Par ailleurs, la BAD approfondira, sur la période 2014-2018, ses travaux de diagnostic pour renforcer l’activité de dialogue et de conseil sur les politiques. Elle accordera également une attention particulière aux indicateurs de résultats.
Le document sur les Orientations stratégiques et plan d’action pour la gouvernance 2008-2012 (GAP I) avait défini l’orientation générale de l’action du Groupe de la BAD en matière de gouvernance dans les pays africains. Les principaux domaines d’intérêt étaient liés à la gestion des finances publiques et à l’amélioration de l’environnement des affaires à l’échelle nationale, sectorielle et régionale.
Dans les pays où la BAD a apporté son soutien, les indicateurs de la gouvernance ont montré des améliorations constantes. Selon la «Revue sur l’efficacité du développement », consacrée en 2012 à la gouvernance, dans les 14 pays où la Banque africaine de développement a investi dans la réforme des systèmes fiscaux, les recettes fiscales ont augmenté de 10,5% à 14,7% du PIB, tandis que les taux d’imposition pour les entreprises ont baissé de 94% à 54% des bénéfices commerciaux.
Les résultats mis en avant par la « Revue sur l’efficacité du développement, cas de la gouvernance » suggèrent également d’importantes améliorations dans l’environnement des affaires nées de l’assistance de la BAD. Dans les 18 pays où la BAD a accordé cet appui, le temps nécessaire pour démarrer une entreprise a été réduit de 43 jours en 2005 à seulement 23 jours en 2011. Le temps consacré par les entreprises pour le paiement des impôts a baissé de 10% à 254 heures par an, et le temps moyen nécessaire pour exécuter un contrat a chuté de 50 jours. Ces mesures favorables aux entreprises expliquent en partie pourquoi les investissements directs étrangers nets ont augmenté de 4% à 6% du PIB dans ces pays, en sus de la contribution d’un secteur des ressources naturelles extrêmement dynamique.