Trois responsables de la Société industrielle et agricole tropicale (Siat), l’Ivoirien Jacques Bayala, alias Johnson, le Français Maxime Cameleonte et le Camerounais Aladji, ont été arrêtés samedi dernier, à Moulengui-Bindza (dans la Nyanga), pour trafic d’immigrés clandestins en terre gabonaise. Ils faisaient travailler au noir, dans le ranch de Siat-Nyanga, 28 clandestins recrutés à Bitam et envoyés sur le terrain.
Vingt-huit personnes adultes, victimes de la traite et du travail forcé, de nationalité camerounaise pour la plupart, ont été appréhendées samedi dernier, en même temps que leur employeur, Maxime Camaleonte (directeur), dans le ranch Siat-Nyanga à Tchibanga (province de la Nyanga), avant d’être placées en garde à vue, sur instructions du procureur de la République près le tribunal de première instance de cette localité, Alain Georges Moukoko.
Les éléments du groupement de gendarmerie de Tchibanga qui, après des informations recueillies sur la présence de 28 clandestins à la base de Siat-Nyanga, spécialisée dans l’élevage et la production de la viande bovine, ont mené à leur tour des investigations, avant de mettre la main sur les 28 adultes, victimes de la traite et du travail forcé.
Dans ce type de contrat, plusieurs immigrés travaillaient pour huit mois, mais sont mal payés ont reconnu les victimes. ‘’Nous avons été recrutés par Siat Bitam pour être employés à Siat Nyanga. Lorsque vous signez le contrat, on vous dit que vous allez recevoir 8.000 FCFA par jour, sur le terrain, c’est une autre chose que nous découvrons’’, a expliqué un immigré qui précise que ‘’nous ne percevons que 400FCFA par jour, aucune prime’’ rappelant aux autorités judiciaires que ‘’le travail est rude, trois personnes pour surveiller 327 bovins toute la journée’’.
Le directeur du ranch Siat-Nyanga, Maxime Camaleonte, de nationalité française, est poursuivi, par contre, pour trafic d’immigrés en situation irrégulière en terre gabonaise. Les 28 clandestins, seulement quatre parlent français, le reste parle les langues locales. D’ailleurs, il n’est pas rare de trouver des ressortissants d’autres pays, notamment de Guinée Equatoriale et du Burkina Faso.
Un certain Aladji (haoussa), de nationalité camerounaise, résidant à Kiossi au Cameroun, serait à l’origine du réseau de trafic d’immigrés et de traite de personnes.
Les trois trafiquants, le directeur du ranch Siat Bitam (dans le département du Ntem, province du Woleu-Ntem, nord), Jacques Bayala, alias Johnson, de nationalité ivoirienne, le directeur du ranch Siat-Nyanga, Maxime Camaleonte, recrutaient et hébergeaient leurs victimes dans une petite broussaille située non loin du ranch Siat Bitam, où est nettoyé un aérodrome pour le Mono moteur ou Piper.
Le directeur de Siat Bitam, Jacques Bayala, les embarquait dans un petit forestier pour le ranch Siat Nyanga, avec, pour seul document d’identification, la carte d’identité camerounaise (pas de passeport, ni de carte de séjour), tous embauchés comme étant des bouviers.
Le Gabon est signataire du protocole de Palerme (Italie), qui lutte contre la traite des personnes. A cet égard, il applique les peines encourues aux infractions prévues par ce protocole, conformément aux lois 21/2001 et 9/2004. Pour leur part, les clandestins sont poursuivis pour immigration clandestine et défaut de carte de séjour.