Le Dr Séraphin Moundounga compte parmi les deux seuls africains invités par l’université Pierre-Mendès-France de Grenoble à un colloque qui doit s’interroger, les 14 et 15 novembre courant, sur les atouts et les faiblesses de l’Europe dans la lutte contre la piraterie maritime.
Autodidacte controversé pour ce qui est de sa formation après celle d’enseignant du primaire, Séraphin Moundounga, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et technique et de la Formation professionnelle, Chargé de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, va certainement en boucher un coin à ses détracteurs. En effet, l’université Pierre-Mendès-France – Grenoble II (aussi appelée UPMF ou Grenoble-II) a invité le ministre Gabonais à participer à un colloque international qui réunira de «nombreux interlocuteurs, politiques, fonctionnaires de l’Union européenne, représentants des forces navales et universitaires spécialistes de l’action extérieure de l’Union.»
Pour rappel, Séraphin Moundounga avait soutenu, le 20 décembre 2012 dans cette université, une thèse de doctorat en droit public, option droit international, dont le thème était «L’Union européenne et la paix en Afrique subsaharienne». Un doctorat qui avait soulevé la polémique avant que le Pr Alain Comlan que l’on disait être le nègre du ministre Gabonais pour ce travail, ne vienne le démentir.
L’invite de l’École doctorale sciences juridiques UPMF de Grenoble II au natif de Tchibanga, sonne donc comme une reconnaissance de ses capacités ou aptitudes d’orateur de niveau universitaire. Il faut dire en effet que cette université organise les 14 et 15 novembre courant un colloque sur «L’Europe et la lutte contre la piraterie maritime». Le ministre Gabonais interviendra, ce 14 novembre, dans le tout premier panel de ces assises dont le thème, «Enjeux politiques et juridiques de la piraterie maritime», est placé sous la présidence du Pr. Théodore Christakis, directeur du Centre d’études sur la Sécurité internationale et les coopérations européennes (CESICE) de l’Université P. Mendès France.
Le Dr Séraphin Moundounga, qui sera le troisième intervenant de la journée, entretiendra le panel sur «La contribution des Etats africains à la lutte contre la piraterie maritime par l’Europe : aspects juridiques et capacitaires. Un point de vue africain.» Le Gabonais a résolument des choses à partager : non seulement le sujet de sa thèse de doctorat portait sur l’action de l’Union européenne dans les questions de paix en Afrique subsaharienne, mais aussi, son pays a participé à la création d’un «Centre interrégional de coordination» destiné à mettre en œuvre une stratégie de lutte contre l’insécurité maritime, à l’issue du sommet de Yaoundé sur «la sûreté et la sécurité maritime», tenu sous l’égide des Nations unies avec sept pays africains en juin dernier. Ce sommet suggérait la mise en place d’un cadre intercommunautaire de coopération en matière de sûreté et de sécurité maritimes, l’élaboration des procédures opérationnelles conjointes, l’harmonisation du cadre juridique et institutionnel des États membres, l’établissement d’un mécanisme de partage de l’information et du renseignement, l’institutionnalisation d’une conférence sur le développement et la sécurité.
Le CESICE qui organise ce colloque est un centre de recherche de la Faculté de droit de l’Université de Grenoble. Il se consacre à la recherche en droit international public et en droit européen en accordant une attention particulière à la sécurité internationale, domaine dans lequel il s’est spécialisé depuis 1977. La participation du Dr Séraphin Moundounga à ce colloque qui enregistre la présence du Contre-amiral Eric Dupont, ancien commandant en second de l’opération européenne EUNavfor Atalanta, est tout à l’honneur du Gabon. Avec Badri Bogoreth, ambassadeur de la République de Djibouti en Belgique, le ministre Gabonais compte parmi les deux seuls africains invités à ces travaux.