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Affaire Karen Phillips : Jimmy Ondo lavé de tout soupçon

jimmy-ondo-karen-phillipsAurait-il d’abord fallu que les enquêteurs américains fassent preuve de détermination dans la quête à la vérité concernant l’assassinat de l’Américaine Karen Phillips à Oyem en décembre 1998, pour que la justice gabonaise lise le droit et que les deux présumés auteurs, Jimmy Ondo et Jean-Clément Mintsa, puissent être lavés de tout soupçon ?

Le 18 novembre 2013 restera une date mémorable pour Jimmy Ondo et Jean-Clément Mintsa, personnages phares dans l’affaire portant assassinat de l’Américaine Karen Phillips en décembre 1998 à Oyem. En effet après une gymnastique judiciaire entretenue pendant quinze ans, la famille de la victime, ancienne volontaire du Peace Corps, et les deux présumés assassins ont pu être situés sur l’identité de l’auteur de ce crapuleux crime, alors même que cette affaire semblait être classée aussi bien par les autorités judiciaires gabonaises que par les agents américains chargés de l’enquête.

Convaincu du bâclage des procès précédents tenus en 1988, en 2000 et en 2011 pour le troisième, le père, la mère et le frère ont cette fois effectué le déplacement de Libreville pour assister à ce qui, aujourd’hui, peut être qualifié d’épilogue de cette triste affaire à rebondissements.

À la faveur de la session criminelle dont les travaux ont débuté le 18 novembre 2013 au Palais de justice de Libreville et après plus de neuf heures d’horloge de débats houleux, le jury a acquitté Jimmy Ondo et Jean-Clément Mintsa-Mi-Mbeng et condamné à perpétuité Thierry Ntoutoume Nzué dit Rambo. Celui-ci a été présenté comme le dernier à voir Karen Philips vivante la nuit du 16 décembre 1998.

La nouvelle relation des faits, à la faveur de ce troisième procès, a établi que Jimmy Ondo n’était pas avec Karen Phillips le soir de l’assassinat, alors que Thierry Ntoutoume Nzué Rambo avait été vu par plusieurs témoins aux côtés de la victime et il affichait depuis un moment une envie maladive d’avoir une relation sexuelle avec une femme blanche. Son avocat a pourtant réfuté sa condamnation qui, pour lui, ne reposerait sur aucun nouvel élément par rapport aux précédentes confrontations.

«Il était temps que l’on en finisse définitivement avec ces procès retentissants et à rebondissements», a estimé la Cour à l’issue de cette saga ayant enregistré pas mal de phénomènes depuis 1998, notamment des tests ADN qui avaient disparu, des avocats arrogants et l’invasion du tribunal par les proches des incriminés. «Pour cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, cette durée n’a pas été inutile, dès lors qu’elle a contribué à éclaircir les zones d’ombre, à analyser des détails, à déterminer finalement les responsabilités des uns et des autres à partir de la confrontation des différents procès-verbaux et à ouvrir un débat de fond», a déclaré le président de la Cour, Edouard Ogandaga.

Membre du Corps de la paix, célibataire, Karen Phillips, 37 ans alors, participait à un projet du Peace Corps pour aider les agriculteurs à commercialiser leurs produits. Elle occupait une partie de son temps libre à enseigner l’anglais aux écoliers. Le 17 décembre 1998 au matin, une jeune fille découvre son corps dans les mauvaises herbes à environ 100 mètres de son domicile. Elle avait été poignardée dans les yeux et laissée nue, serrant ses sous-vêtements. Une triste affaire que l’auteur a fini par payer 15 ans plus tard, après que tout le monde eut glosé et soupçonné Jimmy Ondo, une ancienne rock star gabonaise ayant le précédent d’avoir déjà tué son beau-frère de nationalité française.

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