Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a appelé les partenaires arabes à investir davantage en Afrique à travers des mécanismes de financement, mardi à l’ouverture du 3ème sommet afro-arabe à Koweit City capitale de l’émirat du Koweït, selon une source proche de la délégation gabonaise.

Intervenant en sa qualité de co-président du deuxième sommet tenu en 2010 à Syrte en Libye, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a appelé ses pairs africains et arabes à ‘’concrétiser le partenariat stratégique scellé dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de l’économie et du commerce’’, indique la source qui fait observer le retard pris dans la mise en œuvre de ce partenariat stratégique et du Plan d’action 2011-2016, dû aux multiples tensions qui minent de nombreux pays arabes et à l’insuffisance de ressources financières.

Ali Bongo Ondimba a souhaité les pays arabes donnent des réponses ‘’urgentes qui tiennent compte du contexte africain de plus en plus favorable aux investissements’’, dans un monde devenu multipolaires marqué par la prédominance de pays émergents, comme la Chine, dans l’économie mondiale.

Pour le président Ali Bongo Ondimba, le monde arabe doit saisir ‘’les conditions favorables à l’investissement et au développement qu’offre l’Afrique’’. L’Afrique s’illustre par sa forte attractivité économique, ses efforts de bonne gouvernance et d’ouverture, ses aspirations démocratiques, ses ressources multiples et variées en font un partenaire de confiance, qui offre de nombreuses opportunités d’investissements’’, a rappelé Ali Bongo Ondimba.

‘’Elle a besoin de valoriser son potentiel, en nouant des partenariats avec le monde arabe, qui l’aidera à transformer localement ses matières premières’’, a souligné le président gabonais revenant sur son appel de Yokohama, indique la source.

‘’Lors de la Conférence pour le développement de l’Afrique (TICAD) tenue en juin à Yokohama au Japon, le président gabonais avait fait un plaidoyer en faveur de la transformation des matières premières sur le continent en appelant ses homologues à ne plus ‘’exporter d’ici 2020 les matières première sans qu’elles subissent au préalable une première transformation’’, se fondant sur le cas du bois gabonais.

Le président gabonais a plaidé pour un partenariat ‘’gagnant-gagnant’’ face au défi de la sécurité alimentaire en proposant à ses pairs la politique ‘’d’affectation des terres aux activités du secteur agricole et de mise en œuvre concertée de différents programmes respectueux de l’environnement, pour réduire la pauvreté et le chômage’’.

Une approche contenue dans le ‘’Plan climat’’ dont le Gabon s’est doté pour lutter, par ailleurs, contre les changements climatiques. Un intérêt particulier devrait être accordé à la coopération entre les secteurs privés des deux régions. La création d’une Chambre du commerce mixte ainsi que celle du conseil d’affaires afro-arabes, constituent, pour Ali Bongo Ondimba, des projets à encourager, convaincu que ces deux structures pourraient être un facteur de rapprochement des secteurs privés arabes et africains.

Le président gabonais a indiqué que ce type d’initiatives et de rencontres devrait s’étendre à d’autres domaines, notamment culturels, sportifs, scientifiques, civils…

L’Emir du Koweit, Sheikh Sabah Al Ahmad Al Jaber Al Sabah, président du 3ème sommet, a réaffirmé l’engagement de son pays à renforcer et dynamiser le partenariat stratégique afro-arabe, annonçant le financement par le Fonds koweitien de développement économique d’un prêt d’un milliard de dollars en faveur des pays africains sous formes de prêts bonifiés pour les cinq prochaines années. Un investissement consacré aux projets d’infrastructures qui manquent cruellement en Afrique.

Ce prêt va s’ajouter aux investissements privés des sociétés koweitiennes appelées à jouer un rôle de pionnier dans la réalisation de ce partenariat stratégique. Le Koweit a annoncé son intention d’attribuer un prix annuel d’un million de dollar consacré à la recherche de développement en Afrique.

Ce sommet, qui prend fin mercredi, devrait déboucher sur la Déclaration du Koweit visant à promouvoir le renforcement des relations diplomatiques et consulaires entre les pays africains et les pays arabes par des consultations régulières entre les missions diplomatiques auprès des Nations unies et d’autres organisations régionales…

Une déclaration qui devrait également souligner la nécessité d’inviter les gouvernements et les parties prenantes concernées à trouver des solutions pacifiques aux crises politiques qui prévalent dans les deux régions ».

En marge des travaux, Ali Bongo Ondimba s’est entretenu avec plusieurs de ses homologues. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, Adly Mansour, président de la République arabe d’Egypte. Le directeur général du Fonds koweitien de développement économique, Abdul Wahad Al Bader a par ailleurs été reçu en audience par le président gabonais.