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Coups de feu à Minkébé : un mort et 34 orpailleurs aux arrêts

ecogardes-minkebeUne descente de militaires et d’éco gardes en forêt dans la zone de Minkébé (Nord-est du Gabon), a tourné, le 7 novembre, à un échange de tirs avec des orpailleurs clandestins. Bilan : un mort et 34 personnes mises aux arrêts, parmi les braconniers et chercheurs d’or clandestins. Après l’opération musclée de juin 2011, la zone est à nouveau sécurisée.

Composée de 30 militaires, 5 éco gardes et d’un gendarme, une mission, à Minvoul, commise par l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), le 7 novembre 2013 à Minvoul, en vue de démanteler un camp d’orpailleurs clandestins, s’est soldée par un au drame. Bilan : 1 mort et 34 personnes arrêtées, rapportent des notes du Comité de communication de la présidence de la République(Cocom).

Après trois jours de marche dans la forêt en vue d’atteindre le lieu où ces orpailleurs, Camerounais présumés, avaient établi leur camp, le groupe a ramassé une cartouche de 9mm et une douille de carabine 460. Ce qui présageait de la dangerosité de la mission et du trafic qui s’opérait en ces lieux, ces douilles témoignant de la présence des armes.

L’existence de ce camp avait été découverte mi-octobre par une patrouille de l’ANPN envoyée le long de la frontière Gabon/Cameroun. «Lors de l’opération, l’équipe mixte ANPN / militaires a trouvé sur place une carcasse d’éléphant, la dépouille d’une panthère et des installations de vie», indique le communiqué du Cocom.

Dans la panique et la débandade consécutive au débarquement de la mission dans le camp, des tirs visant les Forces armées gabonaises ont obligé celles-ci à la riposte. Un mort a été enregistré du côté des orpailleurs illégaux tandis que vingt-sept d’entre aux ont été arrêtés et convoyés à Oyem pour les procédures juridiques. Après quoi, une équipe est repartie, le 14 novembre, sur les lieux en vue de sa sécurisation, avant qu’un hélicoptère militaire n’y soit envoyé, le 18 novembre, pour récupérer la dépouille mortelle. L’équipage a alors constaté que sept nouveaux orpailleurs camerounais opéraient encore dans les fosses. Ils ont à leur tour été arrêtés.

Le professeur Lee White, Secrétaire exécutif de l’ANPN, relève avec inquiétude la dérive violente des trafiquants qui n’hésitent plus à faire usage d’armes en feu contre les patrouilles d’éco gardes. «Contrairement à d’autres pays africains, le Gabon n’a pas pour règle de tirer à vue sur les braconniers ; néanmoins, nos soldats se réservent le droit de répliquer quand ils se trouvent visés, comme ce fut le cas il y a quelques jours. Soyons conscients qu’il ne s’agit plus uniquement d’une bataille pour sauver l’éléphant d’Afrique : c’est une question de sécurité publique et les autorités gabonaises prennent très au sérieux les agissements extrêmement brutaux des braconniers», a précisé le patron de l’ANPN relayé par le Cocom.

Le site d’orpaillage de Minkébé dans le nord-est du Gabon avait déjà défrayé la chronique en juin 2011, lorsque des milliers d’immigrés clandestins en avaient été expulsés. Le ministère gabonais de la Défense avait justifié la descente musclée des militaires sur les lieux par la «recrudescence du braconnage à grande échelle des éléphants de l’ordre d’une vingtaine par jour et de l’intensification de l’exploitation anarchique de l’or». Le site fut, de ce fait, alors fermé et une surveillance militaire établie sur les lieux. «Minkébé est devenu le lieu de tous les trafics, notamment du transport des clandestins, de la circulation de toutes sortes de drogues, de la prostitution, de la prolifération des armes à feu de petit calibre», avait alors expliqué le ministère gabonais de la Défense. Les 4700 immigrés clandestins qui en avaient alors été expulsés provenaient de 14 pays africains.

Selon une enquête conduite en janvier 2013 par l’ANPN, le WWF et WCS, quelque 14.000 éléphants ont été décimés à Minkébé entre 2004 et 2012. Les trafiquants d’ivoire repérés dans cette zone n’ont jamais hésité à faire feu pour tenter de protéger leur butin. Début 2013, des éco gardes de l’ANPN avaient été pris en embuscade et visés par des tirs de gros calibre alors qu’ils venaient d’arrêter des porteurs acheminant des défenses en direction de la frontière camerounaise.

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