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Crise sociale au Gabon : la réaction de l’Observatoire national de la Démocratie

eboulement_3Ne pouvant sans doute rester indifférent ou impassible face aux derniers événements sociaux survenus au Gabon (les éboulements meurtriers et la crise du secteur de l’éducation), Dieudonné Minlama Mintogo, président de l’Observatoire national de la démocratie (OND), a procédé, le 17 novembre 2013, à une déclaration ci-après publiée in extenso, à travers laquelle il amorce des solutions.

«La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par deux faits sociaux importants qui ne peuvent laissé indifférent tout observateur ou acteur sérieux de la vie politique et sociale de notre pays : le mouvement d’humeur des élèves des établissements secondaires de Libreville et les éboulements dans plusieurs quartiers de notre capitale dus aux inondations qui ont occasionnés six (6) décès et d’importants dégâts matériels.

La marche des élèves des établissements secondaires de Libreville est venue nous rappeler que la crise qui secoue le monde de l’éducation depuis plusieurs années a atteint un niveau critique. Il est important d’agir.

En effet, contrairement aux années antérieures où les revendications des élèves tournaient autour du paiement tardif des bourses, cette fois les mobiles de la colère de nos enfants sont clairs, crédibles et solides. Ils nous disent qu’ils sont confrontés à des multiples difficultés qui les empêchent d’apprendre convenablement :

manque d’enseignants en quantité et en qualité suffisante,
difficulté de transport,
absence des services sociaux de base dans certains établissements (pas d’eau, pas d’électricité, pas de sanitaire…)
accès difficiles à certains établissements à cause du mauvais état mauvais états des routes qui y mènent,
les réformes jugées inadaptés et inopportunes imposées par la hiérarchie à savoir : les conditions de passage en seconde, le Bepc, le probatoire, les conditions de passage en classe de terminale …,

En un mot : ils réclament les meilleures conditions d’apprentissage et d’encadrement.

Il est clair que la réaction du gouvernement qui a consisté à suspendre temporairement les cours dans les établissements de Libreville pour préserver l’ordre public et de procéder au paiement des vacations ne pourra mettre un terme de façon durable ou définitive à cette crise qui ne cesse ne s’enliser.

Les relations exécrables qui existent entre les syndicats des enseignants et le Ministre en charge de l’Education, l’absence d’un cadre consensuel et permanent de résolution des conflits et de concertation qui regroupe tous les acteurs de ce secteur, les pesanteurs et dysfonctionnements observés au sein du gouvernement, le manque de visibilité de l’action du gouvernement dans ce secteur… sont autant de raisons qui nous laissent sceptiques quant à la capacité du seul gouvernement à trouver des solutions à cette crise.

Aussi, au regard de l’importance de l’éducation dans une nation , de l’ampleur de la crise actuelle qui ne concerne plus les seuls enseignants et de l’incapacité du gouvernement à y faire face, nous demandons au Président de la République de s’occuper personnel de ce dossier en créant les conditions efficientes pour l’organisation d’un dialogue franc, constructif et sans complexe autour de lui ou d’une personnalité de son choix avec la participation de toutes les parties prenantes (gouvernement , syndicats , élèves et parents d’élèves) .

Nous sommes convaincus que seul un dialogue franc assorti des résolutions fortes acceptées par tous et mises en œuvre de façon consensuelle peut mettre fin à cette crise.

A propos des éboulements et des inondations qui viennent, encore une fois de plus, d’endeuiller plusieurs familles gabonaises et occasionner d’importants dégâts matériels.

Tout en présentant nos sincères condoléances à toutes les familles si cruellement éprouvées nous exprimons notre désolation face à ce spectacle qui devient récurrent et qui tend malheureusement à se banaliser.

Aussi, pour mettre fin à ce spectacle désolant, triste et macabre, nous demandons au gouvernement de prendre toutes les précautions nécessaires pour sécuriser la vie de nos compatriotes qui vivent dans ces zones à risques.

La création des zones de relogement permettra, dans l’urgence, d’évacuer les populations de ces zones dangereuses avant qu’un drame plus dévastateur ne survienne et ne nous surprenne.

Par ailleurs, nous demandons au Président de la République, au gouvernement et aux prochains élus municipaux d’engager une réflexion profonde et ambitieuse sur l’habitat et le logement à Libreville.

Au regard de l’accroissement exponentiel de la population de Libreville et des multiples problèmes que cette situation pause, n’est-il pas opportun de penser dès maintenant à Libreville II »

Fait à Libreville le 15 novembre 2013

Le Président

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