spot_imgspot_img

Absence des toilettes publiques, et si on en reparlait ?

ToilettesLe sujet pourrait paraître banal vu de loin. Pourtant, c’est une question de santé publique qui se pose avec acuité au Gabon depuis de nombreuses années et que, depuis 68 ans, est célébrée tous les 19 novembre, une «journée mondiale des toilettes». Le Gabon, loin de l’avoir adoptée, hésite encore à procéder véritablement à l’installation des toilettes publiques dans ses villes.

Depuis le temps qu’on en parle, rien n’a été fait jusque-là, tout comme aucune politique véritable n’est en préparation dans le but de traiter de manière définitive et pérenne la question. La « question » ? Les toilettes publiques, tiens !

Depuis de nombreuses années, le Gabon et les Gabonais souffrent de l’absence de ces espaces d’aisance dans leurs villes. A tel point que le choix de faire ses besoins dans la nature ou se voir contraint de débourser 100, 200 voir 500 francs CFA pour se soulager dans certaines villes du pays, est devenu banal. C’est devant une envie pressante et l’incapacité à payer pour un coin d’aisance plus ou moins bien entretenu que l’on prend pourtant conscience de la (dure) réalité du problème.

Depuis plusieurs années, seule la commune de Franceville, dans la province du Haut-Ogooué, fait exception en matière d’installation des toilettes publiques pour le bien des riverains. En effet, il y a quelques années, la ville s’est dotée de plusieurs toilettes publiques dans la municipalité pour éviter le phénomène de toilettes anarchiques ou en plein air. Mais, en dehors de cette ville, l’installation de ces petits édifices dans le reste du pays en est encore au stade de projets. Mieux, de vœux pieux.

Pourtant, « La journée mondiale des toilettes » (ceci est loin d’être une blague) est célébrée tous les 19 novembre depuis 68 ans. Même si ce n’est que le mardi 19 novembre 2013 que l’Organisation des nations unies (ONU) décidait pour la première fois de la reconnaître officiellement. Le but étant d’attirer l’attention sur un véritable problème de santé publique dans de nombreux endroits du globe. D’autant plus que derrière cet intitulé quelque peu léger qui porterait à rire, se cache une problématique bien plus sérieuse qui nécessite l’intervention des autorités gabonaises, en collaboration avec des organisations telle que l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon des récentes estimations de l’ONU, en 2013, environ un tiers des humains (soit 2,5 milliards d’individus) n’ont toujours pas accès à des sanitaires à leur domicile. Ce qui les contraint, pour certains, à converger vers des lieux disposant de toilettes publiques, si ce n’est tout bonnement dans la nature pour d’autres.

Ainsi, alors que plus de 90% des européens ont accès à des toilettes, en Inde et au sud du Sahara moins d’une personne sur deux dispose de sanitaires. Au sein même du continent africain, des disparités sont visibles. En effet, au Burundi par exemple, seule une personne sur 10 est équipée contre 7 sur 10 au Gabon. Et la première conséquence pour le pays demeure tout de même le développement d’épidémies comme la fièvre typhoïde ou le choléra. La World Toilet Organisation (WTO) estime d’ailleurs que 200.000 enfants meurent chaque année dans le monde à cause de cette situation de manque.

L’on estime par ailleurs qu’en Afrique subsaharienne, les gouvernements n’octroient que 0,5% de leur budget annuel à l’assainissement. La construction de latrines est souvent délaissée au profit de projets dits «de grande envergure», jugés plus « importants » mais aussi plus visibles. Peut-être que les candidats aux élections locales de décembre sauteront dessus pour s’attirer des suffrages. Wait and see !

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES