L’affaire fait grand bruit ces derniers temps dans la capitale provinciale du Woleu-Ntem. On y signale des salaires fictifs indûment perçus par le responsable de la subdivision des Travaux publics de la localité.
Vingt-neuf (29) bulletins de salaires d’agents fictifs déclarés par le responsable de la subdivision étaient perçus par ce dernier auprès du Trésor pendant plusieurs années sans que personne ne s’aperçoive de cette supercherie.
Soit un détournement portant sur des centaines de millions de francs.
Aussi dérisoire, le stratagème marchait à tous les coups. Le bonhomme se pointait au Trésor, brandissait un état de salaires, se voyait délivrer les bons de caisse des salariés fantômes, qu’il touchait aux guichets du même service comptable. Puis, patatras !
La voracité ifouratique du prince des TP d’Oyem est tombée. Les autorités judiciaires lui ont mis la main sur le collet. On attendait qu’elles statuent sur le sort du cadre indélicat.
Seulement, à la grande surprise de tous, dès la dénonciation de cette pratique frauduleuse d’une habileté rarissime d’extorsion, le personnel de la subdivision des TP a décidé à son tour de déclencher un mouvement de grève.
Raison, durant ces dernières années, le personnel de la subdivision réclame de son employeur un meilleur traitement salarial.
En guise de réponse, celui-ci laissait entendre que l’entité ne pouvait accéder à leur revendication parce que ne disposant pas d’assez de ressources financières.
Or pendant ce temps, le patron de la boîte lui, se permettait de se la couler douce avec des salaires fictifs, au mépris total de la revendication de ses employés.
Toute chose qui a conduit le personnel à refuser de percevoir les salaires qui leur sont payés jusqu’alors, non sans exiger que ces émoluments soient majorés avec les sommes prélevées sur les vingt-neuf salaires fictifs.
Au moment où cette affaire éclate, nombreux sont ceux qui y voient la complicité du service du Trésor provincial qui a visiblement foulé aux pieds les règles élémentaires à faire respecter dans le paiement des salaires, surtout qu’il était question des bons de caisse.
L’administration des Finances avait l’obligation de s’assurer de la présence physique des bénéficiaires des salaires déclarés avant que ceux-ci ne soient versés au responsable de la subdivision des TP.
Depuis lors, les supputations vont bon train à Oyem au sujet d’une probable implication du Trésor d’Oyem. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement.
Voici qui vient donc mettre une fois de plus au grand jour les pratiques frauduleuses qui ont cours dans l’administration publique. Cela au mépris des plus hautes autorités de l’Etat qui n’ont de cesse de les dénoncer.
Des appels au ressaisissement qui, hélas, tombent encore dans les oreilles de mal entendant.
Par La Griffe