Alors que la cacophonie s’est officiellement installée entre le ministère de l’Education nationale et l’ensemble des syndicats, le Premier ministre, sous l’impulsion du chef de l’Etat, a tenté de reprendre la main mardi dernier. Sans succès, même si, pour Ndong Sima, l’espoir demeure.
La principale question qui brûle les lèvres des Gabonais et notamment celles des parents d’élèves ces derniers temps, c’est l’éventualité d’une reprise des cours cette semaine. Alors, «iront, n’iront pas en classe», la réponse est désormais claire pour tout le monde. Les élèves se sont donc rendus dans leurs établissements, notamment dans le secteur public pour constater que les enseignants n’étaient pas au rendez-vous. Déjà, le lundi 18 novembre 2013, les membres de la plus puissante coalition des syndicats de l’éducation nationale au Gabon, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), avait décidé, au terme d’une assemblée nationale, de poursuivre sa grève. Pour Marcel Libama, délégué administratif de la Conasysed, ce ne sont pas les premières annonces du gouvernement assorties de la révocation de quatre hauts fonctionnaires de l’administration publique qui changeront la donne pour le moment.
Il apparaît que la réunion tenue, le mardi 19 novembre au cabinet de travail du Premier ministre, n’ait eu pour seul objectif que les uns redisent et expliquent ce qu’ils reprochent aux autres. Bref, elle aura au moins permis à Raymond Ndong Sima de se rendre compte de la gravité de la situation et de jauger lui-même la colère des syndicalistes. Comme libellé dans un communiqué de presse de la Primature gabonaise daté du 19 novembre 2013, au cours cette rencontre, initiée «sur instructions expresses de Monsieur le Président de la République», Raymond Ndong Sima, sans avoir la prétention d’imposer leur conduite aux membres de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), a souhaité deviser avec ces derniers en vue de trouver une solution à la situation de blocage.
Ainsi, «au cours de cette rencontre, le Premier ministre a fait une série de propositions tendant à la résolution des problèmes posés à cette occasion. Il a notamment rassuré les partenaires sociaux sur l’effectivité du payement intégral des vacations en cours et du traitement d’autres dossiers importants comme la situation salariale des enseignants du pré-primaire ou le règlement des rappels de solde à l’échéance convenue», indique le communiqué signé (P.O) par le directeur de Cabinet du Premier ministre, Pierre Célestin Meye Bika. Il n’était nullement question de reprise «immédiate» des cours. Sur ce point précis, l’on indique que «le gouvernement annoncera (courant de) cette semaine, la date de réouverture effective des établissements d’enseignement (publics).»
Ce mercredi 20 novembre, la majorité des syndicalistes de la Conasysed réunis une nouvelle fois en assemblée générale, demandaient, outre leurs revendications premières, la tête du ministre de l’Education nationale. Ils continuent d’estimer que les efforts fournis sont insuffisants d’autant que la majorité reste des engagements pris par le gouvernement lui-même.
Un appel à la reprise des cours a été lancé, le mercredi 20 novembre, par ministère de l’Education nationale. Il laissait également entendre qu’une tournée de Séraphin Moundounga dans les différentes «bases pédagogiques» de Libreville, allait être entreprise. Si l’on est en droit de penser qu’un dialogue de sourds s’est installé entre la tutelle, les syndicats et la Primature, il est à souhaiter que tout le monde en viennent à mettre un peu d’eau dans son vin. Le cabinet du Premier ministre a annoncé que Raymond Ndong Sima fera une mise au point à son Cabinet ce jeudi 21 novembre.