Adulée au moment de son implantation au sein de l’UOB en mars 2013, la société de restauration Sodexo, du moins ses agents, serait en disgrâce ces derniers jours. Dans une lettre ouverte, des étudiants ont récemment critiqué ouvertement la qualité et la consistance des menus offerts par la société de restauration.
Pourtant adulée et perçue comme sonnant le glas du service non moins détestable des anciens agents du restaurant universitaire embauchés par le Centre des œuvres universitaires (COU), la présence de Sodexo au sein de l’Université Omar Bongo (UOB) est quelque peu écornée cette année, avec de vives critiques ces derniers temps. En témoigne une lettre ouverte datée du lundi 18 novembre dernier, selon laquelle le numéro un de la restauration en entreprises serait en nette régression, aussi bien dans la qualité des menus qu’il offre aux étudiants que dans la quantité et la consistance de ceux-ci.
En effet, selon la diatribe placardée à l’entrée du bureau de la société de Philipe Boussorot, «Sodexo ne remplit plus ses obligations régaliennes […] et cette entreprise a perdu sa noblesse et sa maestria cette année. En effet, elle a opté de saucissonner l’esthétique culinaire de notre aimable Resto en nous offrant des mets qui, s’ils ne sont pas douteux dans la consistance, c’est le cas en quantité». Pourtant, mis officiellement en service au mois de mars 2013, le nouveau restaurant universitaire de l’UOB, désormais géré par cette société française spécialisée dans la restauration collective et le facility management, marquait la fin des nombreux déboires des étudiants, malheureusement habitués (sinon contraints) à la malbouffe depuis plusieurs années avant l’arrivée de Sodexo.
Depuis le début de l’année académique 2013-2014, malgré une forte présence des étudiants devant la porte d’entrée du «Resto U» aux heures d’ouverture, un bon nombre d’étudiants bouderaient le service de Sodexo. Si pour certains étudiants interrogés, le service n’a pas subi un grand changement, pour d’autres, c’est le désenchantement. «Comparé à ce qu’on nous faisait manger les années antérieures, parler d’un mauvais service de Sodexo cette année, c’est se mentir et oublier le passé», clame un étudiant à la sortie du restaurant universitaire. «Oui, mais il faut être honnête et reconnaître que, par rapport à l’année dernière, le service n’est pas le même cette année», renchéri un autre.
Et la lettre ouverte d’ajouter en guise d’interrogation : «Nous nous demandons ce qui fait problème : réside-t-il dans le contrat avec l’Etat ou alors c’est une volonté autocentrée de Sodexo de réduire la qualité et la quantité de ses services pour des raisons qu’on ignore ?». Pour les auteurs de la diatribe, Sodexo fauterait cette année sur trois principaux points : la qualité des menus, leur quantité, et la qualité du service des «garçons de salle». En effet, indique-t-on, «sur le plan qualitatif, Sodexo est loin de nous offrir les mets appétissants et occidentalisés dans la saveur africanisée.» Un style qui dit tout des auteurs de la «Lettre ouverte». Bref. Il est également reproché au restaurateur d’offrir des menus dont la quantité laisse à désirer : «Sur le plan quantitatif, c’est vraiment un déluge en ce sens que les serveurs de Sodexo nous servent comme des détenus pénitentiaires. […] La quantité des mets que ces «bolchéviques» de Sodexo nous servent semble ne plus être celle que le Président de la République a consommée ici même lors de sa visite. Pour nous, il y a une crise d’amaigrissement des plats», assène l’auteur qui pointe une éventuelle «rupture des stocks».