Loin des feux de l’actualité, la République centrafricaine sombre depuis des mois dans une violence chronique, qui a tourné au massacre entre musulmans et chrétiens. L’ONU, les Etats-Unis et la France sonnent l’alarme. Jeudi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a évoqué une situation « au bord du génocide ».
« Le pays est au bord du génocide ». Ces mots lourds ont été prononcés jeudi par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en évoquant la situation en République centrafricaine (RCA) sur France 2. Le patron du Quai d’Orsay emboîte ainsi le pas au Congrès américain, qui mardi évoquait une situation « pré-génocidaire ». C’est dire si la situation en Centrafrique, qui ne cesse depuis des mois de s’enfoncer dans le chaos, est devenue alarmante.
Tout est parti du renversement, en mars dernier, du régime de François Bozizé par la Séléka. Cette coalition hétéroclite de mouvements rebelles a multiplié les exactions au cours de sa marche vers Bangui. Avant d’installer, une fois la capitale sous son contrôle, un président auto-proclamé : Michel Djotodia. Depuis lors, les violences n’ont pas cessé dans le pays. Et alors que 400.000 personnes y sont déjà déplacées et que la disette menace 20% de la population, elles ont pris au fil des mois un tour religieux.