Cette 8ième édition des EDL va faire un zoom sur le portrait, en tant qu’œuvre d’art, avec ses dimensions sociale, politique, humaine et historique. Le portrait est un art qui a toujours accompagné les sociétés humaines et notamment africaines. C’est cet art que les EDL vont mettre en avant car le cinéma est aussi un ensemble d’arts capable de donner un espace à d’autres arts.
L’ouverture du festival, le 25 novembre prochain, sera marquée par le lancement de l’exposition photo de Kiripi Katembo, un photographe et cinéaste congolais qui décrit le quotidien des habitants de Kinshasa-La-Belle et la situation sociopolitique de son pays. « Mutations » est une série de photographies qui témoigne de l’engagement social et humain de Kiripi Katembo.
Une exposition photo pour annoncer les thèmes abordés par les documentaristes dont les œuvres seront présentées à cette édition.
Des portraits donc pour cette rencontre cinématographique. Et pas des moindres. Le portrait de l’ancien président de l’Assemblée Nationale sénégalaise, Mamadou Dia, à travers une œuvre de William Mbaye intitulé simplement « Président Dia », primée d’ailleurs lors du dernier Fespaco en février et mars 2013. Le portrait également de Ernest Ouandie, leader indépendantiste camerounais exécuté en 1971, à travers les souvenirs de sa fille Ernestine, décédée en 2008, dans le documentaire « Une feuille dans le vent » de Jean-Marie Teno. Le portrait aussi de « Calypso Rose », une diva de la musique qui traverse le temps et les frontières, sous le regard de Pascale Obolo.
Il y a aussi ces documentaires qui retracent le vécu quotidien de personnes anonymes dont le travail, aussi minime soit-il, contribue à l’éducation de leurs enfants, à l’économie de leurs pays et à leur propre bonheur. Pour comprendre leur dévouement dans la vie, il faudra aller regarder dans les salles « Ngitukulu » de Pepy Dumba Wane Sinda qui raconte la vie d’une artiste peintre privée de ses pieds ; « Miroir de Serena » de Jeannot Tshibamba Kajika est le protrait d’une jeune institutrice qui aime son métier mais doit faire de la coiffure le soir pour arrondir ses fins du mois ; « être là » de Régis Saudet qui évoque la pratique des personnels médicaux et paramédicaux dans l’univers carcéral, leur dévouement pour des personnes en souffrance et dans l’abandon.
Le Gabon présentera, pour sa part, « l’épopée de la musique gabonaise », actes 2 et 3 et « Sans famille » de Pauline Mvélé. « L’épopée de la musique gabonaise » est une œuvre colossale de Joël Moundounga replonge inlassablement les Gabonais dans les origines et l’évolution de la musique gabonaise avec des entretiens exceptionnels de Pierre-Claver Zeng, Mackaya Mackjoss, Claude Damas Ozimo, Pierre-Claver Akendengué ou le groupe de hip-hop Communauté Black. « Sans famille » aborde les conditions de détention à la prison centrale de Libreville, une prison surpeuplée et qui fait face à de nombreux problèmes.
A côté des projections, il y aura évidemment des face-à-face avec les réalisateurs qui ont accepté de venir à Libreville. Parmi eux, Pascale Obolo, William Mbaye, Thierry Michel, Kiripi Katembo et Jean-Marie Teno. L’occasion de mieux comprendre leurs idées, leurs motivations et leur engagement pour des causes qui semblent souvent sans intérêt pour les pouvoirs publics.
Les Escales Documentaires de Libreville 2013 seront une rencontre exceptionnelle avec des cinéastes qui ne voient pas tout à fait le monde de la même façon que les autres. ACTION !