Les élections locales de décembre 2013 «montent déjà à la tête» de certains hommes politiques, selon l’expression d’un humoriste de comptoir qui commentait les coups de gueule et les coups bas actuellement notés quant à ces élections. Ici les coups bas contre le CLR et le coup de gueule y consécutif de Jean-Boniface Assélé.
Le Général Jean-Boniface Assélé, président du Centre des Libéraux réformateurs (CLR), parti de la majorité républicaine pour l’émergence, alimente actuellement la chronique. Alors qu’aux législatives de 2011 sa formation politique avait déjà été traitée, par son allié au pouvoir, comme un groupe de l’opposition, les choses sont loin de s’être arrangées et le leader du CLR, oncle du président Ali Bongo au demeurant, n’a pas manqué de dire publiquement que son parti est victime de «persécutions», voire de complots.
Sous le titre «Asselé poussé à bout?» et «par qui?», pourrait-on ajouter, le quotidien L’union du vendredi 22 novembre 2013, revient sur la conférence de presse tenue par le leader du CLR en vue de dénoncer l’invalidation, par la Cour constitutionnelle, de nombreuses listes de son parti qui devaient prendre part aux élections locales en préparation. Jean-Boniface Assélé rapporte en effet que deux listes de son parti viennent d’être invalidées par la Cour constitutionnelle. Notamment celle conduite par Raphaël Mezui-Mintsa dans le département du Woleu et celle ayant pour locomotive Rock Anicet Bongo, au deuxième arrondissement de Franceville. L’ancien patron de la Police nationale indique également qu’une troisième liste, celle qu’il dirige lui-même dans le 3e arrondissement de Libreville, serait également en passe d’être écartée.
Selon le patron du CLR, les motifs ayant occasionné ces invalidations ne sont pas à la hauteur d’une telle sentence. En effet, le prétexte pour l’invalidation de la liste d’Oyem serait une dette contractée par un colistier, tandis la liste de Franceville aurait été rejetée du fait de comporter «de présupposés militants du PDG», le parti au pouvoir. Au troisième arrondissement de Libreville, la liste conduite M. Assélé serait également menacée du fait que l’un des colistiers a été arrêté pour «faux et usage de faux». Au regard de tout ce qui précède, le leader du CLR est formel et estime que son parti et lui sont désormais victimes d’une «persécution» savamment orchestrée par le PDG. On ne s’en étonnerait pas si certaines listes du parti au pouvoir étaient également invalidées pour les mêmes mobiles. De notoriété publique, le PDG est l’antre du faux et usage de faux, le repaire de personnalités connues pour narguer leurs créanciers et la fourmilière de militants versatiles et sans carte de membres.
La lutte politique entre les frères de la Majorité (le CLR et le PDG) met ainsi en lumière les velléités égocentriques du plus grand parti du pays. «La Majorité Républicaine pour l’Emergence gagnerait à s’entendre au lieu de s’étriper à longueur de journée. Ces comportements déviants ne servent pas le Chef de la Majorité, le Président Ali Bongo Ondimba. Où est-ce que nous en sommes avec le respect de la Charte des partis de la Majorité Républicaine pour l’Emergence? Cette situation nous gène un peu. C’est à la population d’apprécier le 14 décembre prochain. En tout cas, au CLR on reste sereins», a déclaré le général Assélé qui menace d’entraîner de nombreuses personnes dans sa chute si jamais sa liste était finalement invalidée. Chaud devant !