Désemparés et loin de toute satisfaction après près de deux mois de grève, les agents membres du Syndicat national des professionnels de l’audiovisuel public (Synapap) ont décidé de passer à la vitesse supérieure en optant cette fois pour un mouvement illimité afin d’obtenir gain de cause dans leur revendication.
Locataires provisoires, à la même enseigne que ceux de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), à l’école publique Martine Oulabou en face de la Primature pour mieux se signaler auprès de Raymond Ndong Sima, les professionnels de l’audiovisuel public, membres du Syndicat national des professionnels de l’audiovisuel public (Synapap) ont décidé, le 22 novembre 2013, de durcir le ton de leur mouvement de grève entamé depuis des mois.
«Nous sommes ici pour un mouvement de grève, depuis des mois nous avons posé un certain nombre de revendications à notre tutelle. Ces revendications avaient trait à notre condition de travail, et nos situations administratives. Mais nous constatons malheureusement que depuis que cela a été posé, nous n’avons reçu aucune suite favorable de notre tutelle. Et cette façon de faire a amené les syndiqués que nous sommes à observer un mouvement de grève selon toutes les procédures. Nous avons fait le service minimum», a indiqué le vice-président du Synapap, Alain Moutsinga.
«Actuellement nous avons opté pour la grève illimitée jusqu’à ce que les autorités essayent de prendre en compte les revendications du secteur de la communication. Nous attirons l’attention de la tutelle et de monsieur le Premier ministre, puisque nous sommes dans la cour de la Primature pour lui montrer effectivement que le secteur de la communication a des problèmes», a poursuivi Alain Moutsinga.
Pour ces agents qui ne demandent que de meilleures conditions de travail, de meilleures conditions de vie et qui ne manquent pas de condamner le fait que certains de leurs collègues, considérés comme les plus actifs sur le terrain et qui exercent depuis 5, 10, 15 ans, soient payés au cachet à savoir 70.000/mois et ce au terme d’un trimestre, trop de promesses ont été faites sans qu’aucune n’ait été réalisée. A titre d’exemple, relève le vice-président du Synapap , «en ce qui concerne les revendications de la deuxième chaine de l’État, dont les conditions de travail n’existent quasiment plus, les autorités du ministère, après avoir été saisis, ont diligenté une équipe pour essayer de faire un inventaire de ce qu’il y avait à remplacer et essayer également d’appeler les fournisseurs qui devaient nous équiper en matériel. Ce travail a été conduit par monsieur le SG du ministère et les différents fournisseurs qui ont l’habitude de venir pallier nos carences. Mais malheureusement depuis plus de deux mois rien n’a bougé et cette attitude nous étonne».
«Nous avions salué les autorités de ce pays lorsqu’ils ont mis en place les différentes structures qui devaient désormais organiser les structures de la communication. Je dois vous dire que ces structures qui créaient trois entités ont été mise en place depuis fin 2010-2011. C’est-à-dire Radio Gabon, Gabon Télévision et Télédiffusion. Ces structures, à mon entendement, avaient pour vocation de venir apporter des meilleures conditions de vie et de travail. Malheureusement depuis la mise en place de ces structures par le fait qu’il y a des conseils d’administration qui existent, il y a des directeurs généraux provisoires qui ont été nommés, la situation des agents que nous sommes n’est toujours pas éclairée. Depuis 2011 à aujourd’hui, des budgets ont été placés, parce que nous lisons tous la loi de finances. À quel niveau se situe le blocage, ça nous voulons que les autorités nous répondent pour le plus grand bien de notre pays que nous aimons tous», interroge Alain Moutsinga.
«Nous allons bientôt organiser les élections municipales dans le pays, nous ne savions pas avec quel matériel nous allons couvrir ces échéances. C’est pourquoi nous sommes en colère pour attirer l’attention des autorités. Nous sommes des partenaires conscients, la première chaine est sur la toile donc nous ne sommes pas suivis qu’au Gabon, nous le sommes également à l’extérieur et ça ne devrait pas dire que parce que la première chaine fonctionne, qu’ils ne sont pas en grève. Les problèmes sont les mêmes dans ces différents médias d’État. Mais pour montrer que nous sommes républicains et que nous également nous voulons apporter notre contribution à la plus haute autorité du pays», a-t-il conclu en guise d’assurance.