Les technologies de l’information et de la Communication (TIC) ont un fort potentiel au Gabon, le pays ambitionnant de passer, à terme, à une économie numérique prenant en compte tous les aspects de la société. Ce potentiel et leurs perspectives ont été présentés, le 21 novembre à ITU Telecom World à Bangkok, par Blaise Louembé, ministre Gabonais de l’Economie numérique et de la Communication.
Le gotha mondial des Technologies de l’information et de la communication (TIC) était en conclave du 19 au 22 novembre 2013, à Bangkok (Thaïlande), dans le cadre de l’ITU Telecom World 2013. Une occasion que n’a pas ratée Blaise Louembé, le ministre Gabonais de l’Economie numérique, de la Communication et de la Poste, qui était accompagné des membres de l’Agence nationale des infrastructures numériques (ANINF) et de la Société de patrimoine et des Infrastructures numériques (SPIN), pour lancer un appel aux investisseurs dans le domaine de l’économie numérique.
Le Gabon qui s’est particulièrement distingué lors de cet évènement avec un pavillon original, dynamique et très attrayant, a organisé des échanges avec les leaders et décideurs du secteur des Tic du monde entier, le jeudi 21 novembre. Plus d’une centaine d’hommes d’affaires, investisseurs privés, partenaires au développement, Top managers constructeurs et autres sociétés fournisseurs de solutions TIC ont ainsi assisté à cette réception dénommée Networking Lunch. «Le présent Networking Lunch me donne l’occasion de présenter notre stratégie de développement du secteur des TIC en insistant sur le rôle que peuvent jouer les investisseurs, les équipements, les intégrateurs de solution et surtout les bailleurs de fonds ici présents», a indiqué Blaise Louembé.
Sans doute pour fixer les esprits sur le climat des affaires dans ce domaine au Gabon, Blaise Louembé a rappelé que son pays dispose d’un cadre réglementaire et législatif cohérent, stable et conforme aux normes internationales : «De nouvelles lois sont déjà adoptées ou en cours d’adoption par les chambres du parlement. Sans être exhaustif, on peut en citer sept : la loi sur la cybercriminalité au Gabon ; la loi sur la cybersecurité au Gabon ; la loi sur les transactions électroniques au Gabon ; la loi relative à la protection des données à caractère personnel au Gabon ; la loi portant réglementation des communications électroniques au Gabon ; la loi portant mise ne place de la cryptologie au Gabon ; la loi d’orientation sur la Société de l’Information et de l’économie numérique au Gabon»
Indiquant que le Gabon a entrepris un programme d’équipement pour assurer la couverture intégrale du territoire en fibre optique, en faisceaux hertziens, en Vsat et en Wimax, le ministre Gabonais a décliné quatre structures, supervisées par la SPIN, qui devront gérer toutes les infrastructures préconisées : «ACE Gabon, qui va assurer la gestion de la fibre optique maritime ; Gabon Fiber, qui va assurer la gestion de la fibre optique continentale ; Gabon Tower, qui va assurer la gestion des points hauts de communication mutualisés ; Gabon Cloud, qui va assurer la gestion de tous les Data-center tant au niveau national qu’international.»
Le Gabon qui ambitionne de devenir un véritable hub dans la sous-région, entend déployer près de 6.500 km de câbles avec une interconnexion aux pays frontaliers que sont les deux Congo, le Cameroun, la RCA et la Guinée Équatoriale. Ce, grâce aux deux points d’encrage internationaux que sont les câbles ACE et SAT3, a-t-on appris à ce Networking Lunch. De même, il a été indiqué que le pays «envisage de compléter la couverture intégrale par un réseau de VSAT dans les milieux ruraux. 2423 villages seront ainsi couverts pour recevoir les quatre plays que sont la Radio, le téléphone, la télévision et l’internet. Les investissements dans ce sens sont déjà assurés par une société gabonaise.»
Tous les grands projets structurants contenus dans le Plan stratégique Gabon Emergeant ont ainsi été déclinés à ce Networking lunch. Notamment, la futur Cyber city de l’île Mandji ; les parcs technologiques ou les IT Park ; le réseau Wimax couplé au Cloud qui sera le support des développements de l’e-gouvernement ; le saut qualitatif de la 2G à la 4G pour le développement des m-services et la migration de la télévision analogique vers la télévision numérique de terre (TNT). De plus, le ministre gabonais de la Communication a annoncé des projets dans le domaine de l’éducation : «finalisation et mise en place effective de 50 salles numériques et l’interconnexion de 100 établissements à l’horizon fin 2014 ; mise en place d’une plate forme e-learning pour permettre aux étudiants d’accéder à des formations en ligne ; mise en place d’une chaîne de télévision numérique éducative. Dans le cadre de la migration vers la TNT, il s’agit d’un système de vidéo à la demande (VOD) où des contenus multimédias sont chargés sur les décodeurs et consultables à volonté par les élèves scolarisés et surtout des nombreux enfants non scolarisés.»
Mais, tous ces projets, a indiqué Blaise Louembé, nécessitent de «nouvelles sources de financements ou de sponsoring, c’est pourquoi un appel est lancé à l’endroit des entreprises du secteur des TIC, et des investisseurs afin de nouer des partenariats gagnant-gagnant dans le secteur de l’Education au Gabon.» Le ministre Gabonais de l’Economie numérique, de la Communication et de la Poste a terminé cet exposé qui était d’ailleurs fortement illustré de diapositives PowerPoint, par une paraphrase traduisant sa foi en l’économie numérique. Pour lui, «l’adage qui dit « quand le bâtiment va, tout va» devient dépassé. Il est grand temps d’affirmer par syllogisme et sans sourciller que «Quand le numérique va, tout va».