C’est en véritable «Superman» que le ministre Régis Immongault, originaire de la commune de Lastourville, y est arrivé en vue d’apporter son soutien aux différentes listes du Parti démocratique (PDG) en lice pour les élections locales du 14 décembre. En sa qualité de directeur de campagne, l’homme multiplie depuis son arrivée les concertations avec les populations du département. Au terme de l’une d’elles avec les notables, Gabonreview est allé surprendre le ministre, la tête de liste Patrice Tonda et le coordinateur général de la campagne, Eric Dodo Bounguendza. Un entretien mené sur la base du bilan du maire PDG sortant, l’Etat de la ville et les prétentions du Parti pour le prochain mandat.
Gabonreview : Quelle photographie faites-vous de la campagne électorale engagée par le PDG depuis ces derniers jours ?
Régis Immongault : En ce qui concerne le PDG, la campagne électorale se déroule bien. Même très bien, dans le département de Mouloundou et notamment dans la commune de Lastourville. Vu qu’il s’agit d’élections locales, il faut rencontrer des gens, leur expliquer certaines choses. On n’a pas besoin de faire beaucoup de cinéma, on diffuse le message aux populations pour qu’ils sachent qui voter le 14 décembre. De ce point de vue, la campagne se déroule parfaitement pour le PDG, bien que des critiques disent qu’elle est timide de notre côté.
De plus, nous sommes les seuls à faire une campagne sur la base d’un programme cohérent. Celui-ci précise exactement la vision du Parti dans le court, moyen et long terme. Puisque dans le cadre de ce programme qui est directement rattaché au Plan stratégique Gabon émergent [PSGE, ndlr], nous savons exactement quels sont ses projets dans le cadre du développement des collectivités locales comme dans celui de l’ensemble du territoire national, en sachant que ce PSGE intègre plusieurs domaines. Nous avons donc une vision sur l’infrastructure de la ville, c’est-à-dire dans les domaines tels que l’eau, l’électricité et les routes. Dans une localité comme la notre, des projets d’infrastructures ont une relation directe avec les projets nationaux. Notre campagne se base donc sur ces différents aspects qui sont en notre faveur.
Quelle lecture faites-vous de l’image de Lastourville aujourd’hui, d’autant que de nombreux habitants dénoncent l’insalubrité qui y sévit ?
J’avoue quand même que cela m’amuse un peu que certains reprennent dans leurs slogans que Lastourville est sale. Faut même dire qu’ils y vont un peu fort. Pourtant l’histoire de cette ville n’est pas si lointaine. Rappelons-nous qu’il y a quelques années, au temps de certains maires, Lastourville souffrait de l’insalubrité. Or, aujourd’hui, je peux me permettre de dire que Lastourville est plutôt propre. Même beaucoup plus propre qu’auparavant. De plus, il s’agit-là d’une situation présente dans toutes les villes du Gabon. La question de la création ou de la location d’une société de voirie n’est pas du ressort du maire, c’est une question sur laquelle l’Etat gabonais est penché depuis quelques temps.
Et que répondez-vous aux critiques énoncées contre le projet de construction de nouveaux boxs au marché communal par le maire PDG sortant ? Où en est le projet de construction du deuxième marché ?
Ce qui est sûr et certain, c’est que dans le cadre du mandat précédent, le maire sortant n’a pas pu procéder à la construction du nouveau marché de Lastourville. Mais j’en suis convaincu, dans le cadre du prochain mandat, cela se fera. Maintenant, je comprends les critiques des uns et des autres sur la question. Le maire s’est débrouillé comme il a pu, pour essayer d’étendre le marché actuel afin de créer un plus grand espace. On n’a lutté pour combattre la promiscuité qui y prévalait à cause du caractère exigüe de l’espace accordé aux commerçants. C’est dans cette optique qu’il a entrepris d’étendre en construisant ces boxs. Mais il est important de rappeler que cela ne rentre pas du tout dans le cadre de la construction du nouveau marché. Il faut déjà trouver le lieu pour cela et les choses devraient s’arranger si on nous fait à nouveau confiance.
Il se dit dans la ville que le PDG est derrière la candidature de la tête de liste indépendante Etienne Guy Mouvagha par stratégie contre l’autre candidat indépendant. Qu’y répondez-vous ?
(Rires) Comme quoi, il y aurait encore une main noire ou invisible derrière, qui tire les ficelles. Non. Plus sérieusement, le PDG n’est pas l’auteur de la candidature d’Etienne Mouvagha. Nous avons eu des directives du Président de la République qui est par ailleurs, le principal chef de notre parti. Il nous a dit : «pas de Majorité, pas de candidature indépendante». Tous ceux qui se retrouveront en face du PDG seront donc considérés comme des adversaires. Il est allé plus loin, il a dit que ce sont des opposants. Alors, nous voyons mal comment Mouvagha serait de notre camp pour déstabiliser qui que ce soit. Est-ce parce qu’il est mon oncle ? Mais l’autre aussi est ma parente (rires). En un mot la candidature de Mouvagha n’est ni issue de la main noire de Régis Immongault ni même de la main blanche du PDG.
