Environ 600 000 Gabonais sont appelés aux urnes ce samedi 14 décembre pour l’élection de leurs conseillers municipaux et départementaux. Ces derniers éliront à leur tour les maires et les sénateurs. C’est donc un scrutin de taille. L’opposition, qui avait boycotté les dernières élections législatives, est dans la compétition.
La campagne électorale a duré à peine dix jours. Mais elle a peu passionné les foules. Le scrutin a pourtant beaucoup d’enjeux. Pour la première fois, les Gabonais iront au vote sur la base d’une liste électorale biométrique. Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 45 ans) veut à tout prix remporter ce scrutin pour démontrer qu’avec ou sans biométrie, il est le parti le plus fort du Gabon.
Le parti a fait cavalier seul, laissant sur le carreau ses nombreux alliés de la majorité présidentielle. Un désordre à l’origine du plus grand duel de ce scrutin : dans le 3e arrondissement de Libreville, Laure Olga Gondjout, secrétaire de la présidence de la République et Patience Dabany, la mère d’Ali Bongo, demandent aux électeurs de chasser par le vote Jean Boniface Assélé, l’oncle d’Ali Bongo.
L’opposition aussi est en rangs dispersés. Elle rêve malgré tout de gagner ces élections de mi-mandat pour être plus forte lors de la présidentielle de 2016. Libreville et Port-Gentil, où vit plus de la moitié de la population, sont les villes les plus convoitées. Dernier enjeu de ce scrutin : le contrôle du Sénat. Les élus locaux éliront à leur tour les sénateurs, dont le président assure l’intérim du chef de l’État en cas de vacance de pouvoir.