En sa qualité de délégué régional Afrique centrale du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (Codepa), le Gabon abrite depuis le 16 décembre 2013, la première réunion des directeurs généraux de l’artisanat des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac). Deux jours durant 48 cette rencontre devrait permettre aux participants de réfléchir sur les mécanismes et politiques audacieux pour booster l’artisanat qui n’est que l’ombre de lui-même au sein de cette sous-région.
Venu spécialement pour rehausser la rencontre de Libreville, le président en exercice des ministres du Codepa, ministre des PME et de l’Artisanat du Cameroun, Serge Laurent Etoundi Ngoa, également parrain de l’évènement, a ouvert les travaux de la première réunion des directeurs généraux de l’artisanat des pays membres de la CEEAC en présence de son homologue Gabonais des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Artisanat et du Commerce, Fidèle Mengue M’engouang, et de la représentante du secrétaire général adjoint de la CEEAC.
Axé sur la recherche des solutions viables capables d’aider l’artisanat de la zone Ceeac à sortir de sa torpeur, pour mieux se vendre à l’international et retrouver les caractéristiques envieux qui lui confère la particularité d’être «la synthèse de toutes les formes d’artisanat dont dispose l’Afrique», les assises de Libreville qui se déroulent sur deux jours semblent être l’occasion idéale pour jeter les bases du renouveau de l’artisanat en Afrique centrale. La participation des membres de la confédération des artisans de l’Afrique de l’Ouest et du réseau ouest-africain des femmes artisanes dont le but est de partager leur expérience avec leurs homologues de l’Afrique centrale en est une illustration.
«Cette rencontre permettra de faire un diagnostic sans complaisance en vue de faire des artisans de nos pays de véritables accélérateurs de premier plan dans la région Afrique centrale de la Codepa, en matière de création et de production des activités artisanales. En effet pour rendre nos artisans efficaces, il nous faut en permanence créer des conditions favorables d’enjeux pour un développement», a déclaré le directeur général de l’artisanat du Gabon, Jean Maurice Kassa.
Pour le ministre Gabonais de l’Artisanat, qui compte énormément sur la réussite des travaux pour booster l’artisanat au sein des États membres de la CEEAC, mais également pour l’aider à sortir de la précarité et de la paupérisation, cette rencontre revêt une importance particulière car elle vise à faire un diagnostic sans complaisance de l’évolution de la situation actuelle de l’artisanat dans la sous-région. Elle doit également amener ces acteurs à imaginer des solutions audacieuses et novatrices aux problèmes qui freinent le développement de l’artisanat en Afrique centrale. «Nous devons dans la mesure du possible, essayer d’harmoniser nos politiques et nos stratégies, planifier et coordonner nos programmes de développement pour que nos États progressent en même temps. Enfin, nous devons déterminer, ensemble, un cap de mobilisation de ressources financières destinées à la mise en œuvre d’un programme commun de développement de l’artisanat en Afrique centrale», a indiqué Fidèle Mengue M’engouang.
«Nous estimons que pour mener à bien la mission qui nous a été confiée, nous devons avoir comme leitmotiv la concertation étroite et permanente avec tous les États membres de la Ceeac en vue d’un développement harmonieux et équilibré de l’artisanat dans notre sous-région. En outre nous pensons que l’échange d’expériences avec tous les États membres du Codepa est une nécessité qui constitue un gage des acquis de nos actions futures», a-t-il poursuivi.
Pour le président en exercice de la Codepa, les recommandations attendues des travaux devront permettre de convaincre les bailleurs de fonds nationaux et internationaux ainsi que les décideurs et les populations des différents États que l’artisanat est capable jouer un rôle déterminant dans la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté en Afrique centrale.
«Ce que nous attendons de la délégation régionale du Codepa en Afrique centrale est le développement d’une politique artisanale qui garantisse la richesse de notre propre patrimoine naturel en matière d’objets artisanaux, en matière de variation de cet artisanat», a indiqué le Pr Serge Laurent Etoundi Ngoa.
«Il faut le dire l’Afrique centrale est l’une des régions parmi les cinq que compte notre continent à être la synthèse de toutes les formes d’artisanat que nous retrouvons en Afrique mais paradoxalement avec ce fort potentiel, les politiques artisanales dans la CEEAC étaient non coordonnées et sans base de collaboration certaine. Mais aujourd’hui, nous pouvons dire que cette base est en marche et que cette collaboration se renforce davantage grâce au coup de pouce à Libreville par la CEEAC», a-t-il conclu.
Créé en 1990, le Codepa, est une organisation interafricaine composée de 27 États membres. Il est le fruit de la volonté des Africains de fédérer leurs efforts en une organisation continentale, unique et forte pour le développement et la promotion de l’artisanat. Il a pour mission de mener des réflexions et d’entreprendre des actions pour un meilleur devenir de l’artisanat africain.