Un guide touristique a été sauvagement agressé il y a quelques semaines au pont en lianes de Poubara par trois ressortissants français et une gabonaise, a-t-on appris jeudi, Freddy Omoumba.
Evrard Konongho, gabonais de 28 ans a encaissé de nombreux coups de gourdins qui lui ont fracturé le radius et le cubitus (l’avant-bras), essuyant au passage des injures racistes de la part des ressortissants français et de la jeune gabonaise.
Les quatre bandits qui n’ont toujours pas été identifiés se sont rendus aux chutes de Poubara dans un véhicule appartenant à l’entreprise SOCOBA.
« La seule faute d’Evrard a été, d’avoir exigé aux quatre compères de payer un loyer avant de faire la traversée du pont en lianes, comme cela se fait pour tous les visiteurs. Malheureusement, ils ont fait la traversée sans rien verser, encouragés par la compatriote qui nous a traités de voleurs parce que nous demandons un loyer, comme si en France ce genre d’excursions étaient gratuites », a expliqué Freddy Omoumba.
Jusqu’à maintenant, le conservateur du pont en lianes affirme qu’il n’a pas encore porté plainte, mais que cela n’est pas exclu.
Le pont suspendu en lianes de Poubara est l’un des ouvrages touristiques les plus fréquentés et le site de Poubara sans nul doute le plus visité du Haut-Ogooué, en raison de son caractère exotique.
Mis en place en 1915 par feu Moussikoué Mvouzangoye, ce pont mesurait une centaine de mètres et permettait aux populations des deux villages situés de part et d’autre de l’Ogooué de communiquer avec beaucoup de facilité.
Avant qu’il n’ait imaginé ce pont suspendu, la traversée des rives se faisait à partir des pirogues et le tourbillon provoquait de nombreux chavirements qui ont décimé les villages.
Aujourd’hui, sa longueur a été ramenée à 52 mètres en raison de la difficulté qu’éprouvent le conservateur et son équipe dans la récolte du rotin, principale matière utilisée dans la fabrication de l’ouvrage.
Devenu matière touristique, le conservateur a décidé de changer la structure du pont chaque année pour écarter tout risque d’accident, précise-t-il.