Après avoir pris la tête de l’UFPDG puis conduit la liste PDG dans le 1er arrondissement, la jeune dame peut rêver en grand…Car, dans les supputations et kongossa qui parcourent Libreville depuis la fin du scrutin du 14 décembre, tout et n’importe quoi se dit sur Chrystel Limbourg Iwenga, que la rumeur récurrente annonce à l’hôtel de ville de Libreville.
Elle aurait fait recompter les voix au 1er arrondissement de Libreville. Elle aurait eu recours aux célèbres Bérets rouges pour dicter sa loi dans certains centres de vote. Elle aurait été parachutée dans un arrondissement où sa notoriété initiale ne dépassait pas les frontières de la zone de N’tchowina dans le quartier Louis. Elle ne devrait sa position politique qu’à des considérations liées à sa vie privée. Chrystel Iwenga Limbourg est apparue à l’occasion des élections locales 2014 tel un OPNI (objet politique non identifié).
La jeune dame laisse encore apparaître trop de zones d’ombre dans son pedigree politique quand elle ne laisse pas carrément indifférent. Elle a beau être auréolée de son titre de déléguée nationale de l’Union des femmes du PDG, la tête de liste PDG dans le 1er arrondissement de Libreville n’en mène pas large. « Elle incarne la survivance des pratiques qui mêlent vie publique et vie privée au sein de l’appareil PDG », souligne en privé un de ses colistiers, qui précise qu’elle aurait bénéficié du soutien bienveillant d’un membre supposé de sa parentèle, André Dieudonné Berre. « On ne peut objectivement expliquer qu’elle ait été préférée à des hommes de terrain tels Jean-Jacques Kangué ou Ondo Alain qui ont toujours porté le PDG dans cet arrondissement », ose un autre militant, qui poursuit : « Si on doit considérer que sa position de tête de liste est liée à son statut au sein du parti, Vivien Makaga Péa aurait alors dû remplacer Sino Chantal dans le 2è arrondissement d’Akanda ». Et de s’interroger : « C’était quoi son histoire de tipoye ? C’est quoi son histoire de Bérets rouge ?», avant de trancher : « De par leurs positions au sein du parti, Léandre Nzué et elle auraient dû avoir un comportement exemplaire. Or, c’est d’eux que sont venues toutes les bizarreries qui ont entaché la campagne du parti et le vote en notre faveur à Libreville ».
Visiblement l’épisode où elle s’est fait porter en tipoye n’a pas été du goût de tout le monde. Réputée froide, d’un abord pas facile, elle a donné, par cet acte, libre cours à toutes les insinuations et interprétations. Dans un pays qui a connu le portage et les travaux forcés, se faire porter en tipoye n’est pas toujours du meilleur effet, surtout pour elle, la métisse.
En privé, de nombreux sont les militants PDG souhaitent un véritable débriefing de cette campagne afin d’en tirer leçons et conclusions. Bien entendu, personne ne se fait d’illusions sur la tenue de cet exercice mais, chacun espère que la question du choix des hommes puisse enfin se poser.
Mais, la tête de liste PDG au 1er arrondissement de Libreville n’en a cure. Forte du soutien d’un ténor du Comité des sages PDG, André Dieudonné Berre, qui se réjouit du « passage de témoin » entre elle et lui, de l’appui de son homologue de l’UJPDG, Vivien Makaga Péa, et d’une proximité supposée avec Ali Bongo, elle se mure dans le silence et attend la suite des événements. Surtout que, règle non écrite de l’alternance ethnique entre Fang et Mpongwé aidant, d’aucuns en font désormais une candidate potentielle au fauteuil de maire de Libreville. Pour sa part, Chrystel Limbourg s’astreint à l’abstinence médiatique. Jusque-là, elle ne s’est nullement prononcée, y compris pour répondre aux accusations récurrentes de fraude qui lui sont lancées. Histoire de dire qu’elle a foi dans les institutions…
Jeune et jolie au demeurant, son pistonnage à l’hôtel de ville, si tant est que la rumeur qui enfle venait à se vérifier, n’aurait qu’un effet cosmétique de plus qui ne permettra nullement au PDG d’engranger davantage de sympathie. Chrystel Limbourg, même auréolée d’un ingéniorat, ne saurait en effet justifier de l’expérience nécessaire pour manager la capitale gabonaise ou plus simplement pour devenir maire de Libreville, un poste d’aussi grande importance qu’une institution républicaine. Mais, peut-être les faiseurs de rois de l’émergence à la gabonaise n’ont-ils pas besoin de résultats ou d’une meilleure cote de popularité ou peut-être n’en ont-ils cure de conforter l’épithète d’amateurs que leur affublent, depuis 2009, leurs rivaux informels de l’Union nationale ? Mais, on n’est là encore que dans le domaine de la conjecture et il y a fort à parier que, pour les deux années qui restent avant la présidentielle de 2016, les protagonistes de l’Emergence ont de meilleurs gages à donner à l’opinion, aussi bien nationale qu’internationale. Et une certaine génération de se remémorer, bien à propos, de la chanson de Line Renaud qui disait : « Dans le berceau d’un vieux château / Une promesse vient d’arriver / Une princesse toute étonnée / A qui l’on vient chanter / Que sera sera / Demain n’est jamais bien loin / Laissons l’avenir venir / Que sera sera / Qui vivra verra… »