Le Parti démocratique gabonais (PDG), sans l’aide de l’un de ses cadres, en l’occurrence le directeur général du Budget, Yves Fernand Manfoumbi à Ndendé et Dola, n’aurait jamais pu s’arroger la gestion de la mairie du chef-lieu de la province longtemps administré par l’opposition, à savoir l’Union du peuple gabonais du Pierre Mamboundou.
Le choix porté par le président de la République Ali Bongo Ondimba sur Yves Fernand Manfoumbi pour administrer le poste de directeur général du Budget aura servi au trafic d’influence envers les électeurs lors des dernières élections municipales et locales dans la province de la Ngounié. Un stratagème qui a porté ses fruits, puisqu’au regard du résultat en attente de confirmation de la Cour constitutionnelle, le Parti démocratique gabonais (PDG) serait victorieux et a raflé la mairie de Ndendé, fief de l’Union du peuple gabonais (UPG).
Et tous les observateurs sont unanimes sur ce que la générosité de Yves Fernand Manfoumbi aurait été capitale pour permettre au PDG, contesté dans cette partie du Gabon, de remporter la municipalité de Ndendé, aux dires du secrétaire chargé à la communication de l’UPG, Bruno Ben Moubamba. Dès septembre 2013, le trublion du parti de feu Pierre Mamboundou indiquant que «Manf’10» (surnom donné à Yves Fernand Manfoumbi parce que, selon la légende, après sa nomination à la direction du Budget, toute personne qui le saluait recevait un billet de 10 000 francs CFA) distribuait, dès le début du processus d’enrôlement ; beaucoup d’argent pour pousser les ressortissants de la province vivant à Libreville à se rendre dans les villes de Mouila et Ndendé pour se faire enrôler.
Résultats des courses : «Bien que la population locale ait voté en masse à Ndendé pour la liste UPG, le directeur général du budget (Yves Fernand Manfoumbi) (qui n’était pas candidat) a dépensé plus de 2 milliards dans la corruption pour s’imposer politiquement et se tailler un fief politique à sa démesure. Pour quelle «victoire» ? 11 conseillers municipaux pour son parti au pouvoir depuis un demi-siècle contre 8 pour l’UPG», a rappelé Bruno Ben Moubamba après le scrutin du 14 décembre dernier.
Il se raconte en effet que s’il n’était pas en lice pour les dernières élections municipales et départementales, Yves-Fernand Manfoumbi n’aurait pourtant pas hésité à mettre les moyens pour faciliter la tâche à ses camarades du PDG à Ndendé et à la Dola, respectivement à Outata Alfred et à Mouyendi Victor qui, semblerait-il, ont été inexistants aux près de la population pendant la campagne. «Le directeur général du budget et représentant du PDG qui n’était pas candidat a fait entrer des dizaines de bus et près de 900 votants (dont des étrangers et des personnes ne s’étant pas enrôlés. Ils ont voté dans notre commune et dans le département de la Dola, pour certains sans pièces d’identité et d’autres avec le récépissé d’enrôlement», a déclaré Bruno Ben Moubamba.
«La moitié des 900 transportés par le DGB pour se tailler un fief à sa démesure a voté dans Ndendé à la stupéfaction des locaux alors que l’autre moitié est allée peser dans les villages du département. Ainsi, à Dilolo (15 km de Lambaréné) le village est passé d’une trentaine d’habitants à près de 200 âmes. Une centaine de votants n’ayant pas reçu les 100 000 francs CFA promis par Manfoumbi a commencé à saccager le village jusqu’à ce que le DGB en personne vienne distribuer environ 10 millions de francs CFA», assure la nouvelle égérie de l’UPG. Ceci explique-t-il cela ?