Alors même que la soixantaine de contentieux électoraux n’a pas encore été vidée par la Cour constitutionnelle, les autorités du ministère de l’Intérieur semblent plutôt pressées de passer à autre chose. En témoigne la publication, en début de semaine, de l’arrêté portant tenue des élections des présidents des conseils municipaux et départementaux dans plusieurs localités du pays.
Le 6 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, semblait épris d’une curieuse volonté d’en finir avec le dossier des élections locales du 14 décembre 2013. Comme pour prouver son désir de passer à autre chose, ce dernier, à la faveur de l’arrêté n°00004/MISPID/SG/DGAT/DTCL, a convoqué (si ce n’est imposé) une « session spéciale » aux différents conseillers récemment élus en vue de procéder, dans leurs localités respectives, à l’élection des membres des bureaux des conseils municipaux et départementaux. Toute chose qui pose la question du respect de l’attente imposée aux localités et listes dont le conflit a été porté à l’arbitrage de la Cour constitutionnelle qui, par ailleurs, ne devrait vider la totalité des contentieux que dans un délai de trois mois.
Qu’à cela ne tienne, les localités dont les conseillers élus, notamment ceux disposant désormais d’un maire élu, sont appelées à constituer, dès ce dimanche 12 janvier 2014, leurs bureaux des conseils municipaux et départementaux de manière définitive : en raison des « nécessités de service », indique l’arrêté. Ainsi, sont « convoqués », entre autres, les conseillers des communes de Ndzomoé, Mounana, Okondja, Onga, Leconi, Bongoville, Ngouoni, Bakoumba, Akieni (Haut-Ogooué) ; Makokou, Mekambo (Ogooué-Ivindo) ; Minvoul, Medouneu (Woelu-Ntem), Lastourville (Ogooué-Lolo) ; Ndolé (Moyen-Ogooué) ; Mbigou (Ngounié) etc.
De même les gouverneurs et préfets des dites provinces et localités devront superviser l’élection des membres des conseils d’arrondissement des communes d’Akanda, Franceville, Moanda, Tchibanga, Koula-Moutou et Port-Gentil. De nombreux bureaux de conseils départementaux devraient également être constitués dès le 12 janvier prochain. Bien que l’élection se fasse dans une curieuse précipitation, l’on attend déjà, sans grande surprise, l’issue desdites consultations, d’autant plus que dans la plupart des localités citées, le Parti démocratique gabonais (PDG) sortira indéniablement vainqueur.