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Après la démission de Djotodia, la Centrafrique sans président

Michel Djotodia
Michel Djotodia
Depuis la démission de Michel Djotodia vendredi 10 janvier, la Centrafrique est sans président. Juridiquement, personne n’assure l’intérim puisque la vacance du pouvoir n’a pas été constatée formellement par le président de la Cour constitutionnelle. Une fois cette formalité remplie, c’est le président du CNT qui assurera l’intérim à la tête du pays, en attendant que ses collègues conseillers élisent le prochain président de la transition.

Au lendemain de la démission de Michel Djotodia à Ndjamena, la Centrafrique se retrouve confrontée à une sorte de vacance dans la vacance du pouvoir. Une situation que la charte constitutionnelle, écrite à Libreville il y a un an, n’a pas prévue. « Depuis le 5 décembre dernier, nous avons vécu une situation qui ressemblait souvent à cela », ironise le chef du bureau des Nations unies à Bangui, Babacar Gaye.

Cette anomalie devrait théoriquement être réglée ce lundi, puisqu’apparemment, le président de la Cour constitutionnelle, Zacharie Ndouba, ne peut formellement constater une vacance du pouvoir qu’un jour ouvrable. Une fois cette formalité remplie, c’est le président du Conseil national de transition (CNT), Alexandre Ferdinand Nguendet, qui assurera l’intérim à la tête du pays, le temps que ses collègues conseillers votent pour élire le prochain chef de l’État de la transition.

Mais le déroulement de cette élection du chef de l’État par le CNT n’est pas non plus prévu dans les textes constitutionnels qui régissent la transition. « Je pense qu’il va falloir que nous mettions en place une petite commission électorale interne, pour recevoir les candidatures et organiser le vote », estime alors l’un de ses membres.

Un discours à l’allure très présidentielle

Alexandre Ferdinand Nguendet n’a en tout cas pas attendu pour signifier qu’il tient les rênes du pays. Après s’être entretenu avec les représentants de la communauté internationale de retour de Ndjamena, le président du CNT a prononcé une adresse à la Nation.

Alexandre Ferdinand Nguendet est d’abord revenu sur la démission de Michel Djotodia et de Nicolas Tiangaye, pour ensuite s’engager à respecter les 15 jours prévus pour l’élection du prochain chef de l’État et exhorter les Centrafricains au calme.

Il a donc lancé un appel aux éléments des Forces armées centrafricaines (FACA), mises en déroute par les Seleka l’an dernier. Il les a enjoints à « regagner les rangs pour soutenir l’action du gouvernement qui sera mis en place ». Le président du CNT s’est ensuite adressé aux ex-Seleka et aux anti-balaka. « Ceux qui répondent aux critères trouveront leur place au sein des Forces armées centrafricaines dans le cadre du programme DDR qui sera relancé après la mise en place du gouvernement » leur a-t-il assuré. D’un ton ferme, Alexandre Ferdinand Nguendet a également promis d’agir très vite pour « rétablir l’ordre et la sécurité sans attendre l’élection du nouveau chef de l’État ».

Fallait-il voir dans cette adresse un discours présidentiel ? Dans son entourage, on jure que le président « intérimaire » n’a pas l’intention de s’accrocher au fauteuil. « La tension était trop vive depuis vendredi, il fallait faire une déclaration. Ça ne pouvait pas attendre le lendemain », justifie un proche.

Ce dimanche, pour son deuxième jour à la tête de la Centrafrique, Alexandre Ferdinand Nguendet a rendez-vous avec tous les responsables de ce qui reste des forces de sécurité du pays. Il se rendra aussi dans les camps de réfugiés qui se sont érigés un peu partout dans Bangui.

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