Au Gabon, six personnes interpellées pour avoir organisé ou participé à un mariage homosexuel il y a quelques semaines ont été libérées après une nuit de détention préventive. La justice gabonaise les a libérées parce que le mariage en question n’était pas conforme à la loi. Il s’agissait donc d’un simulacre. De plus, il y a un vide juridique dans la loi gabonaise concernant l’homosexualité. Yves Laurent Goma a interrogé le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé.
« Il n’y a pas eu mariage à la coutume [coutumier NDLR]. Par conséquent, il n’y a pas outrage aux bonnes mœurs. S’il y avait eu mariage à la coutume, tel que nos coutumes l’exigent, on pouvait être en droit de poursuivre.
Mais là, il se trouve que c’est des gens qui ont choisi de vivre comme ils l’ont voulu. Il ne revient pas à la justice de se saisir de cette question.
Il revient au gouvernement ou au Parlement de se prononcer, mais de façon tranchée, sur l’homosexualité. Et peut-être en faire une infraction, de sorte que nous puissions nous saisir de la question ! Il n’y a ni crime, ni délit, ni contravention, si les faits ne sont ni prévus, ni punis par la loi avant leur commission.
En ce qui concerne l’homosexualité, ce n’est pas une infraction au Gabon. Par contre, si le mariage avait eu lieu, ces gens auraient enfreint la loi, notamment l’outrage aux bonnes meurs ».