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Nouvelle secousse à la tête de la Sécurité pénitentiaire

Sharif-MandzaArrivé à la tête de la Sécurité pénitentiaire en septembre dernier, dans un climat surréaliste, le général Sharif Mandza vient d’en être limogé.

Depuis quelques jours, Libreville bruissait de rumeurs de toutes sortes au sujet du climat à la sécurité pénitentiaire. Assurant la tutelle de ce corps, la Garde des Sceaux avait même fait l’objet d’un boycott de la part de ses administrés. Ne voulant pas s’en laisser conter, Ida Réténo Assenouet a réagi. Et avec vigueur. Le verdict de cet acte est donc sans appel : à peine installé dans ses fonctions de commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire, le général Mohamed Sharif Mandza a été débarqué vendredi dernier.

Il faut dire que l’année 2013 n’aura pas été de tout repos pour la Garde des Sceaux. D’abord privée de son service de sécurité elle a ensuite été accusée de bloquer les avancements et promotions des officiers et sous-officiers de ce corps paramilitaire qui compte environ 800 agents. Ne voulant sans doute pas revivre les épreuves de l’année écoulée, Ida Réténo Assénouet est montée au créneau le 6 janvier dernier pour attirer l’attention sur la situation au sein de ce corps. Visiblement remontée, elle eut tout le mal du monde à contenir sa colère au cours de l’entretien qu’elle avait accordé à la presse en présence d’agents de ce corps. Dès lors, il semblait évident que le climat devait aller se détériorant.

Le limogeage du général Mandza semblait donc couru d’avance. Et pour cause : détachés au sein de la sécurité du ministre de la Justice, certains de ses hommes avaient déserté leur position une nuit, laissant le ministre sans défense. Un manquement qui avait contraint la ministre à convoquer une réunion de recadrage à laquelle fut convié tout le gotha de la Sécurité pénitentiaire. Le commandant adjoint, l’inspecteur général, les officiers supérieurs, sous-officiers et agents de rang furent réunis autour du ministre pour rechercher les voies et moyens de sortir de cette situation de crise dont on l’accusait d’être à l’origine.

En effet, de sources proches du dossier, il semble que la liste des agents proposés à l’avancement à l’occasion de la nouvelle année soit à l’origine de ce malaise. «La liste proposée par le commandant aurait été bloquée par la ministre, étonnée de constater la très grande vague de promotion dans un corps où les mutineries des détenus ont quasiment battu le record en 2013», indique notre confrère Gabonactu.com. Un argument que corroborent les propos de la ministre qui, le 6 janvier dernier, déclarait : «La situation qui prévaut actuellement [à la Sécurité pénitentiaire] n’est pas sereine. Un gros malaise s’est installé. Certains attribuent ce malaise au fait qu’à ce jour le tableau d’avancement et de promotion en grade des agents ne soit pas conforme aux promesses diffusées avant la tenue des travaux de la commission. Mais bien plus, ce malaise résulterait de ce que le ministre en charge de la sécurité pénitentiaire est accusé de bloquer les promotions des avancements». Et Ida Réténo Assénouet de nuancer cependant : «Ces contre-vérités diffusées ne sont mues que par un seul intérêt, purement populiste».

Ayant pris les rênes de la Sécurité Pénitentiaire le 23 septembre dernier, Sharif Mandza semblait pourtant avoir été désigné pour remettre de l’ordre dans un milieu dont la gestion a été marquée par le scandale des trafics en tout genre au sein de la prison centrale de Libreville mais aussi par la mention de sévices régulièrement infligés à certains détenus par ceux d’entre eux bénéficiant de quelque protection, notamment des gardes pénitenciers. Il n’aura pas eu le temps de faire ses preuves.

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