Candidat déclaré à l’Hôtel de ville de la capitale, le chef de file des listes indépendantes « Libreville pour tous » appelle les conseillers municipaux à s’affranchir de l’esprit partisan.
Candidat indépendant à la mairie de Libreville et néanmoins vice-président de l’Union Nationale, parti d’opposition dissout et passé à la semi-clandestinité, Jean Eyéghé Ndong va indubitablement tenter un coup de poker. Au cours d’une conférence de presse donnée hier à la Chambre de commerce de Libreville, le chef de file des listes « Libreville pour tous » est, en substance, revenu sur le caractère non impératif des mandats électifs et leur propriété, invitant les conseillers élus de Libreville à se prononcer «en conscience».
Selon lui, le choix du maire de Libreville revêt des enjeux importants en termes de développement de la commune et non pas en terme d’intérêts partisans. «Le vote est un choix politique certes. Mais c’est un choix en fonction des enjeux. Ici l’enjeu est l’avenir de notre capitale qui n’a rien à voir avec les intérêts des partis politiques», a-t-il dit, avant d’ajouter que son projet pour la mairie de Libreville se place au-dessus des intérêts particuliers. Pour lui, les Locales du 14 décembre 2013 n’ayant pas permis à un groupe, liste ou parti d’emporter la majorité absolue des 76 conseillers ou plus nécessaires pour prétendre occuper l’Hôtel de ville de Libreville, il est indéniable que le prochain maire ne pourra être élu que sur la base d’alliances locales. «Ici, il n’est pas nécessaire de parler de compromission», a-t-il dit, expliquant que le scrutin étant à bulletin secret, le prochain maire ne pourra pas déterminer l’identité des conseillers s’étant prononcé en sa faveur.
Evoquant la désignation de Rose Christiane Ossouka Raponda comme candidate PDG pour la mairie de Libreville, Jean Eyéghé Ndong a estimé que cette candidature intervient un peu tard. Car, a-t-il fait constater, jusqu’au 7 janvier dernier, les conseillers PDG n’avaient pas encore l’identité du candidat de leur parti. Se fondant sur l’étonnement marqué par cette dernière devant les écrans de télévision lorsqu’on l’interrogeait sur le sens du choix porté sur sa personne, il s’est, en conséquence, demandé si la candidate a exprimé l’envie de se positionner. De même, l’ancien Premier ministre s’est interrogé sur le projet de sa rivale, dénonçant au passage l’amalgame fait par de nombreux candidats PDG qui, tout au long de la campagne échue, n’ont eu de cesse de parler de «l’Avenir en confiance», projet de société du président de la République. Fustigeant cette façon de faire, il a pris appui sur l’exemple de la France qui organisera des élections municipales en mars prochain et où les électeurs sont d’ores et déjà édifiés quant aux identités des potentiels maires. «Les jeux (sont) très clairs dès le départ», a-t-il relevé, avant de préciser qu’il «croit savoir que les règles de la démocratie sont les mêmes partout».
Evoquant l’accès aux médias publics, le dernier Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba remarque que plus de cinq minutes ont été consacrées au traitement du choix d’Ossouka-Raponda. Dès lors, il exige la réciprocité et demande que le même temps de parole soit accordé aux autres candidats. Se voulant confiant, l’homme estime avoir toutes les chances de devenir le prochain maire de Libreville. «Mes chances sont intactes dans la mesure où les conseillers municipaux ont compris ce que j’ai dit. Ils doivent avoir à cœur l’intérêt du Gabon et donc de Libreville», a-t-il affirmé.
Notons que pour la circonstance, Jean Eyéghé Ndong était accompagné quelques-unes des têtes de listes «Libreville pour tous».