Elue le 23 décembre dernier, Madeleine Berre, la nouvelle présidente de la Confédération patronale gabonaise (CPG) a officiellement pris ses fonctions hier. Occasion pour elle de fixer le cap.
Sans annoncer de rupture, le nouveau bureau de la Confédération patronale gabonaise (CPG) entend davantage s’impliquer dans l’économie réelle. Au cours de la cérémonie de passation des charges qui a eu lieu hier au siège de ladite organisation à Libreville, Madeleine Berre s’est prononcée pour «une organisation efficace et performante». Selon son nouveau président, le patronat se doit d’être «uni et solidaire » s’il entend « être une force de proposition et de discussion avec l’Etat». « (Le patronat doit être) capable de répondre aux attentes de tous ses membres quelle que soit la taille des entreprises (petites entreprises, PME/PMI/ entreprise de taille intermédiaire)», a-t-elle lancé d’entrée de jeu. Se voulant ambitieuse, la nouvelle patronne des patrons entend raffermir les liens avec l’ensemble des acteurs économiques, notamment ceux évoluant dans des secteurs à forte valeur ajoutée, générateurs de croissance et capables de faire face au défi de la compétitivité.
De toute évidence, le successeur d’Henri-Claude Oyima nourrit de grandes ambitions pour le mouvement des patrons gabonais : la solidarité entre membres ainsi qu’une meilleure contribution à la création des richesses semblent au cœur de sa stratégie. Un tantinet sûre d’elle, elle affirme vouloir «renforcer la solidarité des opérateurs économiques autour de la CPG en vue d’une contribution forte et effective du secteur privé au débat national, en renforçant le dialogue social (…) pour recentrer son action dans la défense de ses membres et en recensant les besoins de (ses) adhérents». Car, soutient-elle, l’objectif ultime est d’impulser «une dynamique entrepreneuriale » afin de jeter les bases de la rénovation du partenariat public/privé et de la mise à niveau du capital humain à travers la formation professionnelle.
Se voulant prospective, Madeleine Berre a esquissé le plan de travail de l’année 2014. On a ainsi appris que la CPG entend prendre une part active et effective à la prochaine édition du New-York Forum for Africa (NYFA) qui se déroulera en mai prochain à Libreville. De même, les membres devront participer à l’Africa Ceo Forum en Suisse, en juillet. Sur la même lancée, une réflexion visant à évaluer la faisabilité d’une rencontre d’envergure à Libreville a été initiée. Au cours de cette rencontre, les chefs d’entreprises pourraient échanger sur les problématiques qui minent leurs secteurs, l’objectif affirmé étant de rechercher les voies et moyens d’améliorer les performances des entreprises gabonaises. En partenariat avec la Banque mondiale, la CPG devra également apporter son expertise à l’organisation de la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain.
Consciente que tous les patrons ne sont pas membres de la CPG, Madeleine Berre a suggéré la création d’une entité plus large dénommée Gabon Synergie économique. Dans la foulée, elle a annoncé le maintien du partenariat avec HEC. Evoquant les questions d’intendance, elle a révélé que les comptes de la CPG sont bien tenus. Ce faisant, elle a milité pour un changement de siège, déplorant au passage l’exiguïté des locaux actuels, qui, selon elle, ne permettent pas l’organisation de réunions et le recrutement des ressources humaines indispensables à la mise en œuvre de la vision du patronat gabonais. Autant dire que l’année s’annonce riches en couleurs et émotions….