Plus de sept cents personnes ont assisté samedi dernier, à Port-Gentil, la capitale économique gabonaise (sud-ouest) au concert donné par le géant de la musique gabonaise, Pierre Claver Akendengué.
Trois heures quinze minutes, exactement. C’est la durée, selon Yves Mombo de Total Gabon, ci-devant maître de céans, qu’a duré la prestation de Pierre Akéndéngué. Intitulé ‘’best of Pierre Akéndéngué’’, ce concert a donné l’occasion à l’artiste de revisiter tous les grands succès qui ont jalonné sa longue carrière, une carrière de plus de quarante ans.
Démarrant son concert avec ‘’powé’’, le petit oiseau qui, en chantant, provoque la pluie, tiré de son premier 33 tours sorti en 1973, Pierre Akéndéngué a égrené ses titres les plus connus : ‘’Afrika Obota’’, ‘’Awana w’Afrika’’, ‘’kukumulélé’’, ‘’nandipo’’, ‘’piroguier’’, ‘’lababa’’, ‘’sans oublier l’oublié’’, ‘’considérable’’, etc. Près d’une quarantaine de titres, cinq d’entre eux ayant été interprétés par ses choristes, Rose, Olivia, Graziella et Gisèle.
Mme le ministre Célestine Ba Oguewa, le conseiller politique du Chef de l’Etat, Michel Essonghé, le consul général de France à Port-Gentil, Jean-Pierre Galtier, le maire de la commune de Port-Gentil, Bernard Apérano, ou encore le directeur général de Total Gabon, Benoit Chagué, et son staff, entre autres invités de marque, comme la plupart des portgentillais qui ont pris d’assaut l’Alliance franco-gabonaise de Port-Gentil, n’ont pas vu le temps passer.
Au sommet de son art, Pierre Akéndéngué, en leur offrant, comme toujours, le meilleur de lui-même, a confirmé ce que tout le monde savait à propos de l’artiste : il ne chante pas pour ne rien dire.
En ce début d’année, au moment où l’on se formule des vœux, Pierre Akéndéngué s’est voulu, mais pouvait-on en douter ?, un chantre de la paix, souhaitant que la prise de pouvoir par les armes ne soit plus l’apanage des successions en Afrique. ‘’Surtout pas chez nous’’, a souligné le chantre. ‘’La démocratie doit être un combat d’idées’’, a-t-il insisté, renchérissant, ‘’Un homme, un vote’’. ‘’Et biométriquement’’. Histoire de coller à l’actualité.
Comme à son habitude, l’homme s’est voulu pédagogue. Après avoir justifié le lien particulier qui le lie aux oiseaux, car ce sont ‘’les créatures les plus proches du genre humain’’, il a expliqué l’origine de certains patronymes en Afrique, notamment les enfants nés après des cérémonies traditionnels, généralement nommés, entre autres, ‘’Agondjo’’, ou selon leur ordre d’arrivée, ‘’Akéndéngué’’ ou ‘’Essongué’’, il a invité les participants à gagner son dernier CD pour celui ou celle qui relèverait le défi de donner dix noms d’oiseaux, en français ou dans une des langues nationales du Gabon. Une seule candidate a pu égrener jusqu’à six noms, en langue omyène. Pas mal, mais insuffisant. Elle a eu droit au CD ‘’Destinée’’ de l’artiste, histoire d’encourager les jeunes générations à s’intéresser à leurs cultures.
Pour clôturer la soirée, les invités ont eu droit à une apparition brève mais significative de ‘’Tata mpolo’’, le masque mythique des galwas. Une soirée qui, sans nul doute, restera gravée dans les mémoires des Portgentillais.