La Tropicale Amissa Bongo grouille de monde, aussi bien gabonais qu’européen, souvent intéressants. Petits échanges avec Nicolas Loth,Nazaire Embinga et Gérard Supau.
NICOLAS LOTH : «NATNAEL BERHANE, JE PEUX LE PRONOSTIQUER. JE VEUX LE PRIER»
Bon analyste, Nicolas Loth, speaker de la Tropicale, a pronostiqué la victoire Natnael Berhane. Son interview à quelques minutes de la fin de la course traduit toute l’ambiance et la densité de la 9e édition échue.
Si vous aviez un bilan à tirer de la dernière course de cette Tropicale, quel serait-il ?
«Exceptionnel ! Je n’ai jamais vécu ça. Un truc de fou. Ce que vient de réaliser Natnael Berhane est incroyable. Maintenant, j’espère qu’il va aller au bout, parce qu’on va l’attaquer, c’est sûr. Il y a des mecs qui sont dangereux au classement général. De plus, il reste quelques kilomètres seulement, c’est le dernier tour. C’est une course de fous. Moi, en temps qu’animateur, je peux dire que c’est la première fois que je vis un truc comme ça.»
D’une manière générale, que penses-tu de la présente édition ?
«On a eu à chaque fois un beau spectacle. Des Africains qui ont remporté deux étapes, les Belges qui étaient présents au démarrage, sont encore présents aujourd’hui. On a la chance d’avoir des étapes assez courtes, avec des bonifications à chaque fois, donc forcément il y a de l’ambiance à chaque fois. Il y a toujours quelque chose qui se passe, toujours du mouvement et ça c’est incroyable.»
A quelques minutes de la fin de l’étape de Libreville, quels sont tes pronostics ?
«Natnael Berhane, je peux le pronostiquer. Je veux le prier. J’espère de tout cœur qu’il remportera cette course parce qu’il est génial ce coureur. Il est magnifique. Je sais que c’est un mec clean, un mec gentil, attachant, très humble qui forcément faire quelque chose aujourd’hui, et qui peut gagner la Tropicale, c’est sûr.»
NAZAIRE EMBINGA : «L’ANNEE PROCHAINE SERA MEILLEURE»
Maurice Nazaire Embinga, le président de la fédération gabonaise de cyclisme (Fegacy), se prononce sur la participation de l’équipe gabonaise à la 9e Tropicale Amissa Bongo.
Au terme de la présente édition de la Tropicale, en tant que pays organisateur qui présentait d’ailleurs une équipe, quel bilan faites-vous de la course ?
« C’est déjà un bilan positif, compte tenu de l’engouement et de la participation des équipes de professionnels, en plus de celles des pays africains. Bien que ce soit un combat, à mon sens inégal, les Africains tiennent bon, mais surtout les Gabonais qui sont toujours dans le peloton de tête. »
On dirait que le Gabon se contente d’être dans le peloton de tête et il semble que la Tropicale ne tire pas l’équipe du Gabon vers le haut. Des équipes comme le Rwanda viennent de gagner des étapes, qu’est-ce qui se passe pour le pays organisateur ?
« Non. Cela ne veut pas dire que le Gabon ne peut pas gagner une étape. C’est la façon de se positionner dans le peloton. Si le Rwanda a gagné, c’est parce qu’il a réussi à s’infiltrer dans le peloton dans les échappées, c’est donc à l’issue de cela qu’il a réussi à remporter leurs étapes. Ce n’est non plus que les cyclistes gabonais sont mauvais. Non ! C’est simplement qu’ils ne veulent pas profiter de la bonne échappée. Or, pour bien se positionner, il faut être dans la bonne échappée et tenter sa chance pour aller gagner.
On voit que vous avez un nouvel entraineur pour l’équipe nationale du Gabon. Lui avez-vous assigné des objectifs ?
« Nous lui assignerons un programme après. Vous savez que je l’ai engagé juste avant la Tropicale, pendant le Grand prix cycliste des trois provinces, ce qui a conduit au départ avec l’équipe pour une mise au vert de quatre jours : c’était vraiment trop juste. Mais nous profilerons avec lui un travail d’ici-là. Je pense donc que cela va bien se passer, d’autant plus qu’il est fortement impliqué dans la formation des jeunes. »
Vous pensez donc que l’année prochaine sera meilleure pour le cyclisme gabonais ?
« Je pense que l’année prochaine sera meilleure que les années précédentes. Je n’ai que deux ans et vous voyez que les Gabonais tiennent toujours. Avant que je n’arrive, dès le démarrage d’une compétition, les cyclistes gabonais étaient déjà lâchés au moins de 10 km ; pour moi, c’est donc un bilan positif : on a enregistré une légère montée. Paris n’a pas été construite en un jour. Il faut garder espoir. Le Rwanda dont on parle a énormément travaillé. Il y a un centre de formation. Or, si les cyclistes sont en divagation, je ne pense pas qu’ils puissent réussir. Et pour l’heure, un travail se fera en collaboration avec le ministère des Sports dans le sens de trouver les moyens de formation des jeunes cyclistes. »
GERARD SUPAU, L’HOMME DES TELEVISIONS DU MONDE
Gérard Supau, coordination de la télévision internationale, a été de toutes Tropicales. Il explique sa mission sur la course équatoriale : «Nous produisons un signal pour toutes les télévisions du monde que nous envoyons aux agences telles que Reuters, BEU, SNTV, etc. On distribue un petit programme de rush de 5 minutes d’images quotidiennes qu’on envoie à toutes les chaînes de télévision et agence vers 19 heures tous les jours ; qu’elles soient chinoises, françaises américaines. Ces agences et télévisions récupèrent nos images, et le communiqué de presse effectué par Philipe Le Gars du Service presse. En combinant les deux, en plus des résultats du jour, n’importe quel journaliste dans le monde entier peut faire un petit sujet en quelques minutes.»
Invité à décliner les contraintes de cette tache quotidienne, Gérard Supau indique qu’il n’y en pas vraiment «parce que c’est très bien organisé. Ça fait quand même la 9ème année qu’on suit la Tropicale et toutes les contraintes sont des contrainte matérielles et des déplacements en fonction de la course. Il arrive donc que sur des étapes comme celle d’Oyem et de Lambaréné, ce soit un peu long. On se lève à 3 heures du matin et on est opérationnel dès 11 heures.» L’homme est visiblement satisfait de ce qu’il fait sur cette course cycliste qui traverse l’équateur et lorsqu’on lui demande s’il travaillerait encore longtemps sur cette opération, il est formel : «Ah, oui ! Moi, j’adore la Tropicale. Je suis là depuis neuf ans. Il y a une évolution absolument incroyable du niveau des cyclistes Africains qui grignotent pas à pas des points et qui se rapprochent des très grands professionnels. Je trouve ça très extraordinaire et dans la mentalité, c’est autant. Le Gabon nous accueille de manière magnifique et moi, j’adore cette épreuve.»