Officiellement, le président français, François Hollande, et son homologue gabonais, Ali Bongo, ont discuté mardi à Paris de la crise centrafricaine et des relations entre leurs pays. Mais officieusement, la rencontre avait aussi pour objectif de parler du redressement fiscal en cours contre Total au Gabon.
« Il n’y a pas d’affaire Total », a déclaré le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, à la sortie d’un entretien avec son homologue français, François Hollande, à Paris, le 8 avril. Les deux chefs d’État ont donc décidé de ne pas mettre sur la place publique la question du redressement fiscal de la compagnie pétrolière française en cours au Gabon. Et aucune mention de ce sujet n’a été faite dans le communiqué de l’Élysée à l’issue de la rencontre.
François Hollande et Ali Bongo, président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se seraient bornés à « évoquer la crise en République centrafricaine et se sont félicités de la bonne coopération entre la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et la force française Sangaris », selon le communiqué officiel, qui souligne également qu' »au plan des relations bilatérales », la France souhaite « développer ses échanges avec le Gabon, dans un esprit de transparence et de réciprocité ».
Pas de « sujet qui fâche »
Mais selon des sources diplomatiques consultées par Jeune Afrique, le redressement fiscal au Gabon de Total, qui exporte le tiers de 13 millions de tonnes du pétrole brut du pays, était bien au centre des discussions entre les deux hommes. Après des réticences de la filiale locale du géant pétrolier français à payer les 805 millions de dollars que lui réclame le fisc gabonais, Ali Bongo aurait en effet décidé de faire le déplacement à Paris pour en parler directement avec François Hollande.
« Il n’y a aucun sujet qui fâche entre la France et le Gabon », a dit Ali Bongo, tout en admettant que cela n’est pas forcément le cas en ce qui concerne les « rapports entre une entreprise et l’administration [gabonaise] ». Des tensions ? « Cela arrive tous les jours et dans tous les pays mais sans pour autant que les gouvernements doivent se fâcher », a-t-il répondu.