Le bien-être par la «stratégie d’investissement humain», rêvé et désormais souhaité par 95.000 foyers gabonais économiquement faibles, ne devrait pas se pointer d’aussitôt, au regard du temps que prennent les manœuvres orchestrés ici et là par les autorités pour trouver au rapport du cabinet McKinsey & Company un mode opératoire adéquat et efficace.
Le bout du tunnel pour ce qui est de la sortie de la pauvreté est résolument encore bien loin pour l’«importante proportion de Foyers économiquement faibles percevant moins de 80 000 FCFA par mois (…) soit 30% de la population gabonaise qui perçoit des revenus sept fois inférieurs à la moyenne nationale», pour citer un passage de la «Stratégie d’investissement humain du Gabon», rapport final de l’étude sur l’état de la pauvreté au Gabon, commandée par le couple présidentiel, Ali et Sylvia Bongo Ondimba, au cabinet McKinsey & Company.
Pourtant en possession, depuis un trimestre déjà, des conclusions de cette étude sur la pauvreté au Gabon qui souligne un besoin annuel de 110 milliards francs CFA et propose, en plus, des politiques intégrées autour de 4 volets complémentaires pour éradiquer la précarité endémique qui assomme son peuple, le président Ali Bongo Ondimba trouverait-il encore des insuffisances à cet outil censé orienter, dans l’urgence, les opérations de guerre contre la pauvreté ?
Cette interrogation est d’autant plus pertinente qu’elle est confortée par les différentes sollicitations des apports d’autres experts de la lutte contre la pauvreté. Ceux-ci défilent, en effet, tour à tour, depuis un moment dans la capitale gabonaise, pour soutenir les acteurs locaux dans leur recherche de dispositifs fiables et efficaces susceptibles d’appuyer la «stratégie d’investissement humain».
Ainsi, au regard de l’agitation observée à Libreville depuis quelques semaines, l’heure serait plutôt aux séminaires, assises et réflexion, avec l’intervention d’experts internationaux, pour la recherche des actes à poser pour la mise en œuvre de la «Stratégie d’investissement humain» ou la mise en branle des politiques déjà proposées par le cabinet McKinsey & Company. Notamment, les «filets sociaux», les activités génératrices de revenus (AGR), le développement de l’accès aux services de base, et le déploiement d’infrastructures d’intégration économique et sociale (en urbain et en rural).
Nombreux se demandent donc à quoi a servi l’étude de McKinsey & Company, structure pourtant reconnue comme un des plus influents et prestigieux acteurs de l’industrie du conseil au monde ? Surtout que, racontent les Gabonais qui se la jouent intellos, le Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP) décrivait déjà cette situation qui n’a pas vraiment changé et proposait des solutions qui n’ont jamais été mises en œuvre.
Les experts vont donc continuer d’arriver à Libreville. Et, après la prestation du Philippin Antonio «Tony» Meloto, figure emblématique mondiale de la lutte contre la pauvreté dans le cadre d’une séance de travail conduite par la fondation philippine Gawad Kalinga, en vue d’accompagner le projet du «Pacte social», le tour vient d’échoir au prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, et à l’ancien président Mozambicain, Joaquim Chissano, d’apporter leurs idées à ce projet dont l’objectif est de sortir un million de Gabonais de l’état accablant de pauvreté.
Attendus les 25 et 26 avril 2014, ces deux grands noms, auront 48 heures pour réfléchir et aider à planifier aux côtés des décideurs politiques, des acteurs de la sphère socio-économique et des experts nationaux, au cours des premières assises sociales du Gabon.