C’est l’une des nombreuses affaires dont l’Etat gabonais n’arrivera que très difficilement à se débarrasser en l’absence d’une véritable volonté des plus hautes autorités du pays à régulariser la situation des concernés. Depuis quelques temps, les anciens agents de la Compagnie forestière du Gabon (CFG) ont refait surface, afin de réclamer le paiement de leurs droits acquis et reconnus par l’Etat.
L’affaire date de juillet 2002, alors que plusieurs centaines d’agents de la Compagnie forestière du Gabon (CFG) avaient été licenciés de ladite structure en difficulté. Pourtant, si l’on espérait, en janvier et février 2012 que l’Etat, qui l’avait promis, daigne tenir ses engagements dans l’objectif de mettre un point final à cette affaire vielle d’une dizaine d’années, c’était sans compter avec la lenteur qui caractérise l’administration publique gabonaise et la mauvaise foi de certains responsables chargés d’évacuer le dossier.
En effet, à en croire des informations concordantes, la semaine dernière à Port-Gentil, plusieurs ex-agents de la société forestière sont de nouveau montés au créneau, interpellant les autorités sur le paiement des 2 913 972 francs CFA correspondant au restant de leurs indemnités de licenciement approuvés par l’Etat gabonais, comme l’a reconnu le secrétaire du Comité de privatisation, Félix Onkeya, dans une lettre de notification datée du 13 février 2012.
Ainsi, après avoir perçu 1 635 601 francs CFA en juillet 2002 pour solde de tout compte, les ex-agents réclament le reste. D’autant plus qu’il s’est avéré que le calcul effectué par l’Inspection provinciale du travail en août 2011 donnait un résultat de 4 549 573 francs CFA, soit «un écart positif de 2 913 972 francs CFA qui constitue un manque à gagner (…) que l’Etat se charge de régulariser», stipulait le document.
Pourtant, depuis la date du 13 février 2012 et celle plus récente du 8 avril 2014, date figurant sur l’accusé de réception transmis aux anciens agents de la CFG par l’actuel gouverneur de l’Ogooué-Maritime, Martin Bouguikouma, rien ne se profile à l’horizon. Pour les ex-agents qui avaient déjà observé un sit-in devant le Trésor public de Port-Gentil le 12 juillet 2012, il s’agit de rappeler leurs engagements aux plus hautes autorités du pays pour la régularisation de leur situation.
Pour ce faire, réunis en assemblée générale le 19 avril 2014 au siège de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), et «considérant que toutes les initiatives entreprises pour le paiement de la dette de l’Etat à leur égard (…) n’ont pas connu une issue favorable», les ex-agents ont décidé de «laisser un délai d’une semaine à partir de mardi 22 avril 2014 pour que monsieur le président de la République, Ali Bongo Ondimba, ordonne le paiement de leurs droits acquis et reconnus par l’Etat», passé ce délai, indique la coordination des ex-agents CFG, dans un communiqué de presse dont Gabonreview a recu copie, des «débordements» sont à prévoir : «La patience a des limites, et (les anciens agents) sont fatigués d’entendre des promesses», lancent Landry Oguele et René Mackbarre Mokosso, leaders de la Cosyga et de la Coordination des ex-agents de la CFG.