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UOB : nouvelle dégringolade du rocher de Sisyphe

UOB3-640x4801Alors qu’un deuxième round de pourparlers entre les étudiants de l’Université Omar-Bongo et Pacôme Moubelet Boubeya, leur ministre de tutelle, les apprenants de cette institution, en proie à une instabilité chronique, ont opté pour le débrayage. Des barricades sur le boulevard Triomphal Omar Bongo et devant l’université, ont été notées le 23 avril.

Les riverains des quartiers Derrière-la-prison, Ecole-normale, Ancienne Sobraga et du boulevard Triomphal Omar Bongo ont été, encore une fois le 23 avril 2014, ahuris par le mouvement d’humeur des étudiants de l’Université Omar-Bongo (UOB) qui ont décidé de mettre fin à la trêve mensuelle instaurée par leur ministre de tutelle, Pacôme Moubelet Boubeya.

Faisant pourtant montre d’un engagement à ramener l’ordre et la sérénité au sein de l’UOB, Pacôme Moubelet Boubeya se heurterait-il à des rocs (revendications) au point de ne pouvoir apaiser la colère des étudiants et obtenir d’eux une période de détente en vue d’apporter des solutions concrètes aux maux qui assomment depuis des années cette institution ?

En effet, l’exaspération estudiantine des quarante huit dernières heures, aux dires du célèbre étudiant Firmin Ollo Obiang, serait due à un message reçu de la secrétaire du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ayant pour objet l’annulation de la deuxième rencontre qui laissait croire, quelques jours avant, à une volonté d’écoute du gouvernement et à une prédisposition de celui-ci à trouver des solutions définitives aux multiples revendications estudiantines. «Hier alors qu’on s’apprêtait à répondre, très tôt le matin, à la deuxième réunion initiée par le ministre depuis la semaine dernière, il (la secrétaire) nous envoie un message disant qu’il n’y a plus réunion, sans donner la raison et une date ultérieure qui puisse nous faire attendre avec espoir pour une prochaine rencontre. Aussitôt, on lance d’autres conseils de discipline pour passer des 28 exclus actuellement à peut-être plus de 30».

Mais, serait-ce bien suffisant pour exciter ces étudiants «grognons» à descendre sur les voies publiques voisines de leur établissement, alors même que des discussions ont été entamées entre leurs leaders, les représentants de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), les autorités rectorales de l’UOB et le ministre de l’Enseignement supérieur ? «Après le message d’annulation de la réunion reçu et pendant qu’on voulait se retrouver en AG pour informer les autres étudiants afin qu’ils décident de la conduite à tenir, les près de 300 gendarmes actuellement en poste dans l’enceinte de l’UOB depuis deux mois déjà sont entrées en scène pour nous poursuivre dans tous les sens avec des bombes lacrymogènes», a indiqué Firmin Ollo Obiang.

Plus étonnant dans cet épisode, serait l’entrée en scène des militaires armés que l’on dit être des Bérets rouges, ainsi que l’a relayé un statut de la page Facebook «AG le journal UOB» et quelques étudiants ayant requis l’anonymat. «Ce matin, ces derniers ont ouvert le feu sur les étudiants. De nombreux blessés graves ont été enregistrés parmi lesquels Dropsy Lindoudi Ngoye qui s’est retrouvé avec un tendon complètement déchiré par une balle».

Les versions varient cependant d’un groupe d’étudiants à un autre. Un bon nombre d’entre eux affirment que les Bérets rouges ne sont jamais descendus dans l’enceinte de l’université et que les graves blessures de Dropsy Lindoudi Ngoye dit Lieutenant Tubercule, dont les photos circulent sur les réseaux sociaux, se seraient produites durant une poursuite. Pour l’heure et comme de coutume, les officiels n’ont fait aucune sur ces évènements et sur la suite des négociations récemment entamées.

«En tout honnête si on regarde le cahier de charge, ce sont les revendications les plus faciles à résoudre. Pourquoi, parce qu’il porte sur 12 points déjà reconnus dans la loi, c’est-à-dire bien notés. Il ne manque que l’application, c’est le cas par exemple du remboursement des frais d’inscription, la bibliothèque», a estimé Firmin Ollo Obiang.

En sommes, les revendications estudiantines, se résumeraient à la levée de la mesure d’exclusion des 28 étudiants de la Faculté de droit et des sciences économiques, le payement intégral des bourses, le remboursement des frais de scolarité conformément à l’article 32 du décret portant attribution des bourses au Gabon, le rétablissement des franchises universitaires levées depuis 2012, la réfection de la bibliothèque universitaire, le déploiement du wifi sur le campus, le rétablissement de toutes les mutuelles de l’UOB, suspendue par le recteur, entre autres.

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