C’est devenu est une véritable question de santé publique dont l’Autorité de régulation des communications numériques et de la poste (ARCEP) entend s’occuper dans les toutes prochaines semaines. La vente des téléphones portables non homologués sur le territoire national, de l’avis de Lin Mombo, serait la cause de plusieurs maladies chez les usagers, d’où le lancement d’une opération de «nettoyage» qui devrait permettre de réguler au mieux le secteur.
Maux de tête, troubles auditifs, picotements de la peau, clignements oculaires, pertes de mémoire, troubles de la concentration et autres bourdonnements d’oreilles… Selon de nombreux médecins, l’utilisation du téléphone mobile entraine de multiples effets néfastes sur la santé des utilisateurs. Pour d’autres, en l’occurrence, ces différents troubles seraient le fait de l’usage de téléphones portables non homologués, souvent vendus à des prix dérisoires allant de 9.000 à 15.000 francs CFA, voire beaucoup moins, sur certains marchés à travers le pays et davantage dans les rues de Libreville.
C’est donc pour prévenir les risques de maladie chez les utilisateurs de ces téléphones qu’au cours d’une conférence de presse avec Gabon Telecom, le jeudi 24 avril 2014, l’Autorité de régulation des communications numériques et de la poste (Arcep) a annoncé une opération coup de poing surprise. Celle-ci, selon Lin Mombo, président de cette institution, devrait permettre à l’Arcep de jouer pleinement son rôle et d’avoir un certain regard sur le commerce des téléphones mobiles sur toute l’étendue du territoire nationale.
Pour l’Arcep qui prévoit de mettre en branle cette opération de nettoyage par surprise, il s’agira, a annoncé Lin Mombo, de procéder à une descente sur les principaux marchés et espaces commerciaux de la capitale dans un premier temps avant de s’étendre sur d’autres villes du Gabon. «Tous les téléphones portables non homologués qui n’auront pas une vignette de l’Arcep seront simplement détruits», a déclaré le président de l’Autorité de régulation, brandissant son téléphone face à la presse.
«Trop souvent, les abonnés se plaignent de la qualité du réseau à Moov, Airtel, Azur ou Libertis, pourtant, il est prouvé qu’ils sont eux-mêmes responsables de la mauvaise qualité de leur communication au quotidien, en raison de l’origine de leurs téléphones portables non homologués, vendus à des prix dérisoires», a-t-il fustigé.
Pour Lin Mombo, au terme de cette opération, une nouvelle grille de prix devrait être adoptée dans le domaine de la vente des téléphones mobiles et autres tablettes numériques. D’autant plus que «l’Arcep, en entente avec les différents opérateurs de téléphonie du Gabon, est sur un processus qui vise à une baisse considérable du prix des appareils, qui présente le Gabon comme l’un des moins chers du continent». «Les abonnés se plaignent du prix de certains téléphones, mais je dis que la santé est beaucoup plus importante que ça. Il faut payer le prix si l’on veut préserver sa santé» a par ailleurs déclaré le président de l’Arcep. Reste à voir si l’annonce sera matérialisée mais davantage si les résolutions prises par cette institution seront tenues après la mise en branle de l’opération de nettoyage des vendeurs de téléphones portables. On se demande également si tous les marchands de téléphones portables ne vont pas perdre l’entièreté de leur marchandise, la notion de téléphone homologué par l’Arcep n’ayant jamais été entendue auparavant par la grande majorité d’entre eux et même des utilisateurs.