La semaine a débuté au Gabon sans «Gabon-Matin», le deuxième quotidien du pays, édité par l’agence gabonaise de presse (AGP). Une situation qui serait due à des impayés d’imprimerie, estimés à 400 millions de francs CFA.
Alors que les employés de L’Union, premier quotidien du Gabon, envisagent la première grève de cette entreprise, sa consœur Gabon Matin se fait plutôt rare dans les kiosques à journaux du pays.
Il se trouve qu’en plus des difficultés à payer régulièrement les salaires de ses employés, l’Agence gabonaise de presse éprouverait tout le mal du monde à régler la lourde ardoise des frais d’impression accumulés par son journal, Gabon Matin. En effet, selon des sources proches du dossier, lassée d’attendre le règlement de ses factures estimé à 400 millions de francs CFA, la société Multipress Gabon, imprimeur du journal, a suspendu l’impression de du second quotidien du Gabon, jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.
Et le public essaye de comprendre comment un organe de presse de l’État qui reçoit chaque année plus d’un milliard de francs CFA de un budget, soit régulièrement confronté à des soucis financiers ? Surtout si l’on s’en tient à la lettre de notification du Directeur général du contrôle des ressources et des charges publiques datée du 23 janvier 2013 dans laquelle est confirmé que l’État accorde annuellement à l’AGP deux subventions : 1,75 milliards de francs CFA pour le fonctionnement, et 503 millions de francs CFA pour l’investissement.
Au moment du bouclage du présent article, une information indique qu’un conseil d’administration s’est tenu à l’AGP qui aurait plutôt permis de mettre à jour une incompréhension entre Multipress Gabon et l’Agence gabonaise de presse : le premier aurait pensé que son client lui devait alors qu’il n’en était pas le cas. Ce qui revient à douter du professionnalisme du plus grand imprimeur du Gabon et laisse plutôt penser qu’une solution a été trouvée entretemps qui amène à cette explication pour le moins grossière.
Tiré à 10.000 exemplaires par jour, Gabon Matin est le deuxième quotidien du Gabon, juste derrière l’Union (25.000 exemplaires/jour). On se demanderait bien comment cet organe de presse, qui jouit également des subventions de l’Etat et emploi de nombreux fonctionnaires, fait pour se retrouver avec des dettes d’un tel montant sur le dos…