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Ping et Adiahénot rencontrent Luc Bengono Nsi

Jean-Ping2 (1)Le 30 avril 2014, l’ancien ministre des affaires étrangères du Gabon, Jean Ping, et son binôme de néo-opposant, Jacques Adiahénot, lui-même ancien secrétaire général du PDG et ancien ministre d’Omar Bongo, ont été les hôtes de Luc Bengono Nsi, président du Mouvement de redressement national (Morena). La rencontre s’inscrit dans le cadre de leur campagne de concertation visant l’unification des forces politiques de l’opposition dans l’optique de «sauver le Gabon» de sa «régression».

Les tractations se poursuivent pour les tout derniers dissidents du Parti démocratique gabonais (PDG), Jean Ping et Jacques Adiahénot, qui ont été reçu le 30 avril 2014 par le président du Mouvement de redressement national, Luc Bengono Nsi. La rencontre intervient près d’une semaine après leur visite à l’Union nationale (UN), principale force de l’opposition, prohibée, passée à la semi-clandestinité, amenée par Zacharie Myboto et comprenant, entre autres, Paulette Missambo, Casimir Oyé Mba, Jean Eyéghé Ndong et Jean-Pierre Rougou.

Ainsi, l’objectif et le message des deux nouveaux opposants sont les mêmes que ceux livrés à leurs autres nouveaux alliés pour le changement. Il a donc encore été question de la «consultation et la fédération» des différents acteurs de l’opposition gabonaise, en vue d’asseoir une stratégie commune et un système véritablement démocratique. «Chacun d’entre nous sait que le Gabon traverse une période d’instabilité très importante et il va de soi que les Gabonais prennent conscience de leur responsabilité dans cette situation. C’est donc le sujet qui nous a préoccupé pendant près de quatre heures de temps. Depuis que nos deux frères ont quitté le PDG, ils n’ont cessé de rencontrer les leaders de l’opposition pour que l’opposition puisse se fédérer, tenir un même langage et mener des actions communes pour libérer le Gabon afin que nous puissions le construire pour le bien-être de son peuple», a indiqué Luc Bengono Nsi.

Témoignant des convictions et qualités de leur hôte du jour – Luc Bengono Nsi – à ne pas travestir ses pensées ou sa philosophie vis-à-vis du système PDG, inamovible depuis quarante six ans déjà, Jacques Adiahénot n’a pas pu s’empêcher de féliciter le combat du Morena et de son président pour l’instauration de la démocratie au Gabon. «Toutes les rencontres que nous avons eu depuis plus d’un mois et demi ont été d’abord pour trouver nos marques dans cette opposition gabonaise et également constater les difficultés dans lesquels se trouve cette opposition», a déclaré Jacques Adiahénot, avant de poursuivre : «l’une des grandes difficultés c’est de se faire entendre, d’être audible. La presse nationale est confisquée par le pouvoir pour que cette opposition ne touche pas les populations gabonaises. Il n’y a qu’un seul son de cloche, qui est celui du pouvoir qui s’exprime à travers des insultes et des menaces. C’est un combat que nous devons mener. Les stratégies il y en aura parce qu’ensemble, avec ceux qui nous ont précédé dans cette opposition, il faut bâtir les bonnes stratégies, parce que aujourd’hui, nous devons constituer un contre-pouvoir comme dans tous les pays démocratiques. C’est à nous de dénouer ce que nous savons».

Tentant d’apporter une réponse claire et brève à l’interrogation quasi permanente des uns et à l’inquiétude des autres concernant son ambition politique et celui de son acolyte à 30 mois des prochaines échéances électorales, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Jean Ping, a laissé entendre, un peu répétitif : «c’est un peu trop tôt mais ça va venir de manière certaine. Nous n’avons pas pour ambition de venir remplacer un dictateur par un autre dictateur. Nous ne voulons pas changer un homme, mais tout un système avec la mise en place d’une seconde république qui répondra à toutes les questions posées. Les choses changent, l’Afrique change, le monde change et nous ne pouvons pas, nous ici au Gabon, fermer les yeux sur ces changements. Il faut que le Gabon prenne le train de l’histoire et que nous allions dans le sens de l’histoire. Voilà ce que nous avons essayé d’appeler un objectif fondamental. Et pour l’atteindre nous croyons qu’il faut fédérer tous ceux qui croient à cet objectif».

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