Conscients de ce que le Gabon ne se limite pas à la capitale, Libreville, et qu’ils sont également attendus à l’intérieur du pays, le duo Jean Ping et Jacques Adiahénot entendent dans les tous prochains jours effectuer une tournée nationale, d’échange et de communion avec les Gabonais des huit autres provinces.
Le planning des actions des néo-opposants, Jean Ping et Jacques Adiahénot, se précise au fil des jours. En effet, après la consultation de certains leaders de l’opposition gabonaise basés à Libreville, Jean Ping et Jacques Adiahénot iront au contact des Gabonais de l’hinterland en vue d’échanger sur leur nouvelle posture, ainsi qu’il a été indiqué le 30 avril à la sortie de leur visite au président du Mouvement de redressement national (Morena), Luc Bengono Nsi.
Alors qu’il avait initialement été prévu de démarrer avec la province du Haut-Ogooué, le tandem a dû revoir son choix après avoir écouté les appréciations et conseils de certains leaders de l’opposition qui souhaitent battre le bitume à leurs côtés. Il s’agira donc maintenant de démarrer dans le septentrion, à savoir le Woleu-Ntem. «Mais nous sommes au courant qu’il y a des menaces. Les menaces ne me font pas peur. Je suis le frère d’Agondjo et de Rendjambé qui sont morts pour leurs positions. Si j’avais peur de mourir, je ne devais pas m’engager dans l’opposition», a déclaré Jean Ping, serein, avant de rassurer qu’«à Franceville nous sommes chez nous au Gabon».
«Nous sommes Gabonais. Vous savez quand j’étais au PDG je me suis retrouvé face à des manifestations de tous types contre le PDG, donc ce n’est pas aujourd’hui que je vais reculer. Nous irons vers nos frères de l’intérieur du Gabon. Nous allons arriver aux stratégies que nous avons mis en place ensemble et ensuite, on vous invitera et ensuite nous serons visibles, autorisation ou pas», a pour sa part affirmé Adiahénot, non sans préciser : «nous ne jouons pas les martyrs et nous ne devons pas le jouer tout seuls, nous devons le jouer avec vous le peuple Gabonais, parce que nous l’avons vu sur d’autres cieux : c’est le peuple qui tombe d’abord. Il y a eu des martyres dans ce pays. À Port-Gentil il y a eu des morts. Mais nous pensons qu’il faut éviter que cela n’arrive. Ouvrez le jeu, nous sommes en démocratie».
Et comme motion de soutien à l’initiative des nouvelles recrues de l’opposition, Luc Bengono Nsi a dit paraphraser un opposant Cambodgien dont il n’a pas livré le nom et a laissé entendre : «un opposant est un candidat à l’exil, un candidat à la prison et un candidat à la mort. Quand vous acceptez d’être opposant, ce sont les risques auxquels il faut s’attendre».