Le ministre de l’Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective s’est rendu, le 6 novembre courant, dans les principaux espaces commerciaux de Libreville. But ? S’assurer de l’application des mesures contre l’envolée des prix.
S’assurer de l’effectivité des mesures prises par le gouvernement pour faire baisser les prix des produits de première nécessité. Tel était l’objectif de la descente sur le terrain, le 6 novembre courant à Libreville, du ministre de l’Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective. Ayant commencé son périple par le marché de Nkembo, il a échangé avec plusieurs commerçants afin de s’enquérir de leurs difficultés et de leurs relations avec les différentes administrations. Il s’agissait de «savoir si ces dernières jouent leur rôle, sans pour autant traquer les commerçants de façon illégale».
A l’issue de cette première étape, Régis Immongault a pu constater les difficultés des commerçants à appliquer la mesure gouvernementale visant à contenir l’envolée des prix. Car nombreux d’entre eux «sont confrontés à un problème d’approvisionnement et à une insuffisance d’offres», a-t-il affirmé. Et pour cause : la plupart vont se ravitailler à l’intérieur ou hors du pays avec tout ce que cela comporte comme risques et coûts, notamment du fait des contrôles abusifs le long du trajet. «Bien évidemment, tout cela est répercuté sur le prix des produits alimentaires. L’idéal serait donc de canaliser l’approvisionnement des commerçants et de voir dans quelle mesure l’administration peut les accompagner. Tout ceci permettra d’avoir un panier de la ménagère abordable», a-t-il assuré. Pour lui, au-delà des mesures de défiscalisation, «l’idéal serait d’avoir une offre abondante pour permettre de satisfaire la demande au niveau des marchés».
La délégation s’est ensuite rendue au marché Mont-Bouët, où le ministre délégué à l’Economie, Marie-Julie Biloghe, a échangé avec quelques commerçants. Comme lors de la première étape, il s’agissait de s’assurer que les vendeurs respectent bien les prix indiqués dans les barèmes officiels et s’enquérir de leurs difficultés. Le périple s’est ensuite poursuivi à la zone industrielle d’Oloumi, où la délégation s’est essentiellement intéressée à la Société sino-gabonaise de pêche (Sigapêche). Là-bas, le directeur général de la Concurrence et de la consommation a notamment été surpris de prendre connaissance d’une «décision portant homologation des conditions générales de la Sigapêche» signée de sa main. Un document que Modeste Mfa Obiang affirme n’avoir jamais eu connaissance. Il n’en fallait pas plus pour que le Syndicat national des commerçants du Gabon dénonce le fait que nombre de grossistes ne respectent pas les prix de la mercuriale, y compris ceux des aliments de première nécessité. «Tout à l’heure, nous étions à Mont-Bouët, où la pomme coûte 200 francs et l’orange 250 francs. Alors que sur la grille des prix officiels, la pomme coûte 175 francs et l’orange 200 francs. C’est un effet d’entrainement, dont les grossistes sont à la base. Ils ne respectent pas les prix conseillés, alors les détaillants en font autant», a pesté la syndicaliste Ginette Bouanga.
La syndicaliste en a profité pour évoquer le prix du poisson chez ce grossiste. «Lorsque le détaillant va revendre sa marchandise, il sera soumis au paiement du transport, de la taxe municipale et de sécurité. Quel bénéfice tirons-nous, lorsque le prix de vente du kilo de capitaine, conseillé par la DGCC, est de 1800 francs ? Cette activité nous permet juste de survivre, alors qu’on devrait gagner bien plus, d’autant que ce poisson est pêché au Gabon. Vous comprenez aisément qu’avec toutes ces contraintes, il est presqu’impossible de respecter certains barèmes», a-t-elle conclu.