Le président de la République a, officiellement et en public, évoqué la volonté du Gabon d’organiser, dans 3 ans, la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football. Une initiative qui ne manque pas déjà de susciter des commentaires.
À Doha au Qatar où il a pris part à la 3ème édition du Doha goals forum, le président de la République, exprimant ses vues sur l’apport du sport dans le développement des pays africains, à l’ouverture de cette rencontre internationale, a affirmé que le Gabon voudrait bien organiser la Can 2017. «Le sport est une des rares activités qui transcendent la politique et offrent à toutes les nations une chance de briller sur un pied d’égalité», a déclaré Ali Bongo, vantant les vertus du sport, notamment son impact social, ses occasions de dépassement de soi et d’exaltation de l’effort. Des éléments qu’il entend bien magnifier. Ainsi, après l’organisation de la Can 2012, le Gabon pourrait se lancer pour 2017. La seule différence, relève un observateur, c’est que le pays devra d’abord organiser une élection présidentielle avec tout ce que cela comporte comme risques.
En principe et en effet, 2016 est l’année au cours de laquelle devrait être organisée l’élection présidentielle au Gabon. Mais, eu égard à la liste des candidatures en lice – Algérie, Egypte, Gabon, Ghana, Kenya, Soudan et Zimbabwe -, l’on semble indiquer que le Gabon a une chance. L’un des responsables de la Confédération africaine de football (Caf) a déclaré que les pays en pôle position sont ceux qui ont récemment organisé une compétition d’envergure. L’ouverture des candidatures s’est faite le 23 août dernier au lendemain de l’annonce de la Libye de se retirer en raison de l’instabilité politique dans le pays.
Par ailleurs, le président de la Fédération éthiopienne de football affirmait récemment qu’aucun pays d’Afrique de l’Est n’a le potentiel pour accueillir ce tournoi de l’élite du football continental. De ce fait, le Kenya, le Soudan et le Zimbabwe sont presque hors course. Mais il reste l’Algérie et l’Egypte en Afrique du nord. Ces 2 pays ont un désavantage : l’insécurité dans les stades. Dès lors, il ne reste que le Gabon et le Ghana. Le Gabon ayant co-organisé en 2012, l’on pourrait lui attribuer cette organisation.
Côté politique, les analystes pensent que cela pourrait permettre aux autorités de demander un report de la prochaine élection présidentielle afin de mieux organiser cette compétition. A contrario, si l’élection n’est pas reportée, l’on craint les risques de «récupération» politicienne. Cependant, la question financière reste entière. «Où trouvera-t-on l’argent pour ce challenge ?», s’interroge un analyste. Et d’avancer que les voyages du président de la République aux Emirats Arabes Unis ne sont pas sans fondement. «C’est vers eux qu’on se retournera le moment venu», lance le même analyste.
