Profondément indigné par les propos tenus par le journaliste français Pierre Péan dans son dernier livre, « Nouvelles affaires africaines », le Gabon, par le biais de son Ambassade en France, a décidé de porter plainte contre l’auteur et son éditeur.
« L’affaire Pierre Péan » n’a décidément pas livré son dernier acte, à en croire les derniers évènements en date sur le sujet.
Ce livre, censé faire des révélations chocs sur le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba, ne serait qu’une tentative d’escroquerie de la part son auteur. Et autour de ce dernier, les langues commencent à se délier.
Intermédiaires, facilitateurs de contacts, rencontres secrètes etc… Pierre Péan ne serait en rien ce « gentil justicier » qui s’est auto assigné la mission d’éclairer les populations gabonaises sur les « dessous du régime Bongo ».
Régime qu’il incarne finalement parfaitement, au vu des pratiques et autres manigances dont il a fait lui-même preuve pour arriver à ses fins : obtenir de l’argent d’Ali Bongo Ondimba pour la non parution de son livre, et jouer un rôle clé lors des prochaines élections présidentielles gabonaises en 2016.
En effet, après les révélations du site Médiapart, faisant état d’une tentative d’extorsion de plus de 10 millions d’euros de la part de Pierre Péan et de plusieurs intermédiaires impliqués dans cette affaire, l’Etat gabonais, par la biais de sa Haute représentation en France, a décidé de porter plainte contre le journaliste et son éditeur.
Le site français réputé pour ses investigations et qui avait par ailleurs révélé au grand jour en France l’affaire Cahusac, les écoutes de Nicolas Sarkozy et bien d’autres, fait état d’échanges de mails entre Pierre Péan et Alain Claude Bilié By Nzé datant de fin 2013 à la mi 2014. Mails dans lesquels Pierre Péan posait clairement des exigences à la Présidence de la République gabonaise, allant jusqu’à exiger l’embauche par l’Etat gabonais, d’un de ses amis, un certain Jean Louis Gros, surnommé Michael.
Des extraits d’un protocole d’accord, rédigé par le cabinet Helliu Group, appartenant à Ziad Tiakieddine, proche de Pierre Péan et intermédiaire dans cette affaire, sont également publiés par Médiapart.
Dans ce dernier, le cabinet demande clairement à la Présidence gabonaise, la somme 10,150 millions d’euros en échange de la non parution du livre de Pierre Péan, ainsi que l’embauche, par l’Etat gabonais, du fameux ami, « Michael ».
Joint plusieurs fois au téléphone par les journalistes de Médiapart afin qu’il s’explique sur ses échanges de mails avec le porte-parole de la Présidence gabonaise, ainsi que sur le fameux protocole d’accord, Pierre Péan ne répond plus aujourd’hui qu’à demi-mot, restant flou sur les points essentiels.
« Il était au courant de tout, sans l’être ».
Des explications aujourd’hui insuffisantes pour quelqu’un qui, il n’y a pas si longtemps, avait la langue bien pendue.
Des explications qui ne satisfont pas les autorités gabonaises qui, depuis lors, ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux.
« La République gabonaise ne peut accepter les propos gravement diffamatoires et totalement faux tenus par Pierre Péan dans cet ouvrage. Les conditions douteuses de son écriture, ainsi que l’intention de l’auteur de se situer dans le cadre de la future campagne présidentielle au Gabon éclairent la profonde malveillance de ce livre », dénonce le communiqué de l’Ambassade du Gabon en France.
« En raison de la gravité de ces actes, les autorités gabonaises ont saisi les juridictions françaises compétentes », conclut le communiqué.
A suivre…