Pierre Péan, le journaliste-écrivain français qui vient de commettre un livre sur le pouvoir de Libreville suscite une fois de plus, du moins son œuvre publiée aux éditions Fayard, de nombreuses réactions et commentaires dans la presse de la semaine écoulée.
Revue de la presse de l’Agitateur Revue de la presse de l’Agitateur.
« Pierre Péan n’est qu’une des nombreuses fripouilles qui écument le monde de la presse et de l’édition. Son dernier livre manque d’intérêt puisqu’il n’apporte aucun éclairage nouveau. La nationalité contestée d’Alain-Bernard et son diplôme de doctorat en droit supposé, l’opposition gabonaise et la presse en ont déjà fait leur tartine sans que cela ne soulève des passions. Il a fallu qu’un blanc, de surcroit français revienne sur des évidences pour qu’on en fasse une vaseline de masturbation intellectuelle. Et c’est bien dommage que certains Africains éprouvent encore un mal de bulldog à s’affranchir de ce vieux complexe du colonisé ! Franchement à vous dire, j’ai honte… !!! », tempête le mensuel La Nouvelle République.
« A la suite des « révélations » du journaliste français Pierre Péan contre le président de la République Gabonaise, Ali Bongo, la communication orchestrée à Libreville, puis à Paris, par les nombreux partisans de ce dernier, ne semble pas donner les résultats escomptés, à savoir obtenir l’adhésion massive de l’opinion nationale en faveur de leur champion», analyse l’hebdomadaire L’Objectif.
« La communication multiforme qui s’organise autour d’Ali Bongo, depuis la parution indigne du livre de Pierre Péan, ne semble ni organisée, ni structurée, encore moins planifiée dans le temps et l’espace. Elle donne l’impression de manquer de coordination, d’aller dans tous les sens, et de n’obéir qu’à un seul souci : faire plaisir au chef de l’Etat. En conséquence, de fréquents dérapages y ont été relevés, qui constituent du grain à moudre pour le camp d’en face, jusque-là relativement silencieux sur la question.
Au-delà de la désapprobation, voire de l’agacement que provoquent certaines interventions, jugées inappropriées ou contreproductives et donnant l’impression plus d’enfoncer Ali que de le défendre, ce manque de cohésion nuit considérablement au débat», déplore le journal.
« Cette nouvelle posture des opposants gabonais, si elle éloigne momentanément le spectre de la violence politique qui plane depuis le déclenchement de cette « affaire », n’en est pas judicieuse pour autant. Car au final, elle entraine les Gabonais dans une voie sans issue, celle consistant désormais à aller fouiller dans la filiation de tout un chacun, en laissant de côté ce qui est l’essentiel, à savoir la conjugaison de nos efforts à tous pour gagner la bataille du
« Nombreux sont aujourd’hui les Gabonais, poursuit le journal, qui pensent que dans le contexte actuel, face aux blocages politiques et juridiques à l’origine des dissensions, les deux camps qui se font face doivent, pour l’intérêt supérieur, se parler.
Ce dialogue doit se faire sans préjugé, ni préalable, comme ce fut le cas en 1990, en 1993, à l’initiative d’hommes politiques qui, comme Omar Bongo ou Agondjo Okawé, plaçaient l’intérêt national par-dessus tout », rappelle Matin Equatorial.
« Aujourd’hui, Ali Bongo a, seul devant Dieu et devant les Hommes, deux options : soit massacrer les Gabonais, pour se maintenir au pouvoir et se retrouver à la Cour pénale, soit, organiser une conférence nationale pour bâtir une nouvelle République», martèle L’hebdomadaire La Loupe.
« A deux ans du terme de son mandat, l’apaisement de la tension dans le pays est encore possible », conclut le journal.
« Alors, que fait-on ? », s’interroge l’hebdomadaire L’Aube.
« Si Ali Bongo dispose des moyens pour détruire le Gabon et les Gabonais, ses compatriotes ont soif de vivre en paix. A la vérité, le livre de Pierre Péan est venu réveiller les rancœurs nées de sa gestion calamiteuse du Gabon. C’est pourquoi, ensemble, toujours ensemble, et encore ensemble, nous devons chercher, de manière consensuelle, les voies pour sortir de ce piège de l’histoire sans effusion de sang», suggère le journal.
« Malheureusement pour Ali Bongo Ondimba, les choses peuvent se compliquer pour lui s’il n’en prend pas la mesure dès à présent», prévient l’hebdomadaire Echos du Nord.
« Outre que les membres du « front » n’entendent pas accepter une telle situation, l’opinion publique gabonaise encore moins. Sa candidature, dans un tel contexte, peut apparaitre comme une volonté de passer « en force », à la Compaoré. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne serait pas étonnant que le peuple gabonais en 2016, prenne en main son destin, tout comme ses frères Burkinabé en 2014. Ali Bongo Ondimba va-t-il se « compaoriser » jusqu’au bout ? », s’interroge le journal.
« La galaxie présidentielle, qui connait une certaine agitation, ne tire pas forcément profit de cette ‘’boule puante’’. Pis, celle-ci pourrait causer pas mal de dégâts dans la majorité républicaine et sociale pour l’Emergence encore en construction dans la perspective de 2016», renchérit La Tribune du Grand Sud.